Après l’ex-URSS, la Berd prête à soutenir la transition en Egypte
La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) s’est dite prête mercredi à étendre à l’Egypte sa mission entamée il y vingt ans dans l’ex-URSS afin d’aider un monde arabe qui vit, selon elle, un bouleversement comparable à la chute du rideau de fer.
« Il y a vingt ans, la Berd a relevé le défi posé par la chute du communisme. Aujourd’hui, au Proche-Orient, si nos actionnaires nous y appellent, nous nous tenons prêts à agir de nouveau et à défendre les valeurs qui nous sont chères », à savoir « l’économie de marché et la démocratie », a affirmé son président, Thomas Mirow, dans un discours prononcé à Oxford, près de Londres.
Comme il l’a rappelé, l’Egypte avait demandé formellement l’an dernier à rejoindre la zone dans laquelle intervient la banque, qui a pour mission première d’accompagner les ex-pays soviétiques dans leur transition vers l’économie de marché.
L’examen de la candidature égyptienne devrait être achevé au printemps et la question sera ensuite soumise au conseil d’administration de la banque, puis à la soixantaine d’Etats (dont l’Egypte elle-même) et d’organisations qui contrôlent cette institution financière internationale, a précisé M. Mirow.
Sans préjuger de la décision de ces derniers, il a estimé que l’expertise accumulée par la Berd à l’Est, pourrait être appliquée avec succès en Egypte et compléter utilement le travail des autres institutions financières internationales qui se concentrent surtout sur le financement d’infrastructures publiques.
Interrogé par l’AFP sur la date à laquelle les actionnaires pourraient trancher sur la candidature égyptienne, un porte-parole de la Berd a expliqué que la question devrait faire l’objet de « discussions » lors de l’assemblée générale annuelle de la banque, en mai à Astana, au Kazakhstan. Il est cependant « bien trop tôt » pour dire quand la décision serait prise, a-t-il dit.
La Berd, née au début des années 1990, a déjà fait un premier pas hors de l’ex-sphère communiste en 2008, en rajoutant la Turquie à son domaine d’intervention, qui s’étend de l’Europe centrale à l’Asie centrale et de la Baltique au Bosphore, et comprend 29 pays.
La Berd appartient à 61 Etats et deux organisations internationales : l’Union européenne et son bras financier, la Banque européenne d’investissement (BEI).
Ses actionnaires devraient a priori réserver un accueil favorable à la demande de l’Egypte : les dirigeants européens et américains ont multiplié les engagements à soutenir la transition dans ce pays de plus de 80 millions d’habitants, après la révolution qui a déposé le président Hosni Moubarak. Et la BEI s’est dite prête mardi à doubler ses prêts aux pays du sud de la Méditerranée à environ 6 milliards d’euros.
Une telle expansion de la Berd conforterait l’avenir à long terme de cette institution, qui a déjà été renforcée par la crise économique et financière. Son attitude dans cette épreuve a fait taire les critiques sur son utilité, deux décennies après la chute du rideau de fer.
La banque a fortement accru ses investissements pour aider les pays de sa zone à surmonter la tourmente qui a secoué l’économie mondiale et elle a obtenu l’an dernier une rallonge de 10 milliards d’euros de ses actionnaires, qui va lui permettre de maintenir ses interventions entre 8 et 9 milliards d’euros par an jusqu’en 2015, bien au-dessus des niveaux d’avant-crise.
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