Le Caire: garde de fer autour du musée égyptien

Le char Abrams de l’armée égyptienne pointe son canon vers la foule des manifestants assemblée sur la place Tahrir. Derrière lui, le musée du Caire et ses inestimables trésors.

Le Caire: garde de fer autour du musée égyptien © AFP

Le Caire: garde de fer autour du musée égyptien © AFP

Publié le 5 février 2011 Lecture : 2 minutes.

Depuis que la semaine dernière des intrus sont parvenus à pénétrer dans les salles du musée et, cherchant l’or, ont cassé des vitrines et endommagé 70 objets, un important dispositif militaire a été déployé autour du fameux bâtiment de pierre rose.

Des soldats en tenue de combat, casque lourd, gilet pare-balles et kalachnikov, sont en faction tous les vingt mètres derrière les grilles. A leurs côtés, des pompiers en casque jaune. Dans la cour, des blindés sont en faction. D’autres sont sur la place.

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Fermé depuis plus de huit jours, le musée est bordé par une avenue qui constitue l’une des lignes de front entre manifestants pro et anti-Moubarak, qui s’affrontent sporadiquement à coups de pierres. Ils ont monté des barricades avec des voitures calcinées, des camions aux pneus crevés, des panneaux, des poteaux, des pierres.

Vendredi après-midi, alors que des dizaines de milliers de personnes crient leur colère contre le raïs égyptien, personne n’était autorisée à approcher à moins de vingt mètres des grilles.

« Il est sécurisé, très sécurisé, nous n’avons pas d’inquiétudes », a assuré à l’AFP Zahi Hawass, Secrétaire d’Etat aux Antiquités.

Il a expliqué que, lors de la tentative de pillage le 28 janvier, les voleurs avaient eu le temps de briser des vitrines, casser des objets, mais avaient été capturés par de simples citoyens qui s’étaient rués à l’intérieur pour protéger les trésors, avaient interpellé les pillards et les avaient remis aux soldats envoyés d’urgence.

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Ensuite la population avait formé une chaîne humaine, se tenant la main par centaines autour des grilles pour empêcher toute incursion dans la centaine de salles où quelque 100. 000 pièces sont exposées. 50. 000 autres sont dans les réserves.

« Ce qui s’est passé en Egypte est très rare, de voir une solidarité populaire et sécuritaire, entre le peuple et l’armée, pour protéger le Musée », s’est réjoui M. Hawass.

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Tous les objets endommagés, dont deux sculptures de Toutankhamon, pourront être réparées et rien n’a été volé, selon lui.

Mercredi, alors que faisaient rage des affrontements à coups de pierres et de projectiles divers entre partisans et opposants du président Moubarak, des cocktails molotov volaient de part et d’autres aux abords du musée.

Soudain, deux sont tombés à l’intérieur de l’enceinte, enflammant un arbre. La police a attaqué les flammes avec un canon à eau, puis les pompiers sont intervenus.

Le bâtiment n’a pas été touché mais les images, retransmises en direct, ont inquiété le monde entier.

« Le Musée égyptien du Caire abrite des objets uniques pour le patrimoine mondial », a déclaré le British Museum, vite suivi par l’Unesco. « Il est de la plus haute importance que ces objets irremplaçables soient totalement protégés afin de garantir leur sécurité ».

Près des grilles du musée, Mahmoud El Wekeel, 37 ans, montre sa carte de guide touristique professionnel. Il regarde l’édifice, bâti en 1902 par l’architecte français Marcel Dourgnon.

« Oui, je ne travaille plus depuis deux semaines. . . Il n’y a plus aucun visiteur au Caire, ils ont tous fui dans leurs pays » dit-il. « Mais ils reviendront. Vous voyez ce musée là: l’an prochain, ou celui d’après, c’est pour lui qu’ils reviendront ».

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