Ouganda: prêche homophobe lors des funérailles d’un militant homosexuel
Les funérailles de David Kato, militant homosexuel tué mercredi en Ouganda, ont donné lieu vendredi à des échauffourées provoquées par le sermon d’un prêtre qui a appelé les homosexuels à se « repentir », a constaté un journaliste de l’AFP.
Au moins deux cent personnes, des diplomates, des membres de la communauté homosexuelle d’Ouganda et des résidents, assistaient à cette cérémonie dans le village de Namataba, à environ 30 km de Kampala.
Des échauffourées ont éclaté lorsque le président de l’association Minorités sexuelles en Ouganda (SMUG), Julian Pepe, a arraché le micro des mains du prêtre Thomas Musoke, excédé par son discours.
Ce dernier venait de condamner l’homosexualité, « un mal qui sera puni par Dieu » et de lancer aux homosexuels présents dans l’assistance: « vous devez vous repentir ».
« Comment des êtres humains peuvent-ils prétendre qu’ils ne connaissent pas la différence entre un homme et une femme et que les deux ont des rôles différents ? » avait-il ajouté, suscitant l’assentiment d’une partie de l’assistance.
Le responsable de la police sur place a mis fin à la bousculade qui opposait des membres de l’association à des villageois, tandis que le prêtre était emmené à l’écart et empêché de poursuivre son office.
La chef de mission adjointe de l’ambassade des Etats-Unis, Virginia Blaser, et d’autres diplomates, ont dû momentanément quitter leurs sièges pour se mettre à l’abri pendant la bousculade avant d’assister à la fin de la cérémonie.
Finalement, le cercueil de M. Kato était installé dans sa tombe par des membres de l’association Minorités sexuelles en Ouganda, à laquelle il appartenait. La dernière prière était prononcée par l’évêque anglican Ssenyonjo, excommunié en 2006 pour ses prises de positions en faveur des homosexuels.
Le meurtre à son domicile de David Kato, dont le nom avait été publié par un magazine ougandais en 2010, assorti d’un appel au meurtre, a suscité de nombreuses condamnations internationales, les Etats-Unis se disant « horrifiés et attristés ».
Pour le chef de la police ougandaise, toutefois, rien ne permet d’établir un lien entre le meurtre de M. Kato et ses activités militantes.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Au Mali, le Premier ministre Choguel Maïga limogé après ses propos critiques contr...
- CAF : entre Patrice Motsepe et New World TV, un bras de fer à plusieurs millions d...
- Lutte antiterroriste en Côte d’Ivoire : avec qui Alassane Ouattara a-t-il passé de...
- Au Nigeria, la famille du tycoon Mohammed Indimi se déchire pour quelques centaine...
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?