Pollution au Nigeria: deux ONG accusent Shell de masquer ses responsabilités

Amnesty International et Les Amis de la Terre (Friends of the Earth) ont accusé mardi le géant pétrolier anglo-néerlandais Shell de masquer ses responsabilités dans les fuites de pétrole dans ses installations au Nigeria et les dégâts causés à l’environnement.

Pollution au Nigeria: deux ONG accusent Shell de masquer ses responsabilités © AFP

Pollution au Nigeria: deux ONG accusent Shell de masquer ses responsabilités © AFP

Publié le 25 janvier 2011 Lecture : 2 minutes.

Dans un communiqué conjoint, les deux organisations non gouvernementales ont annoncé avoir entrepris une démarche auprès des représentations britannique et néerlandaise auprès de l’OCDE, pour leur signaler les infractions aux directives de l’OCDE sur une activité économique responsable commises par le groupe pétrolier.

« Le recours de Shell à des informations inexactes et trompeuses pour attribuer à des actes de sabotage la majorité de la pollution pétrolière dans ses installations du Delta constitue une infraction aux directives de l’OCDE aux entreprises multinationales », souligne leur communiqué.

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Cinquante ans d’exploitation des champs pétrolifères du Nigeria « ont laissé un héritage épouvantable de dégâts à l’environnement », ajoute-t-il.

« L’eau utilisé par la population pour la pêche et l’alimentation est polluée par le pétrole, les terres agricoles et le bétail ont été détruits », souligne le communiqué.

Les activités de Shell au Nigeria, et leur impact sur l’environnement et les droits de l’homme, doivent faire l’objet d’un débat devant le parlement néerlandais mercredi, selon le communiqué.

Le Nigeria, huitième exportateur de pétrole au monde, a enregistré au moins 3. 000 fuites de pétrole de 2006 à juin 2010, selon son ministre du Pétrole John Odey.

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Shell, qui avait admis dans les années 1990 sa responsabilité dans de nombreux cas de pollution dans le delta du Niger, « dénonce (maintenant) des actes de sabotage », relèvent les deux ONG.

Selon la loi nigériane, les dégâts causés par les actes de sabotage ne donnent lieu à aucune compensation.

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Les ONG accusent Shell de « faire état de données trompeuses destinées à montrer que 98% des fuites de pétrole ont été causées par des actes de sabotage ».

« Les données de Shell manquent totalement de crédibilité », a déclaré Audrey Gaughran, chargée des questions internationales à Amnesty, qui a aussi mis en cause le « manque d’indépendance » du systéme d’enquête sur les fuites de pétrole.

Shell a réagi au communiqué des ONG en soulignant avoir informé de tous les cas de fuites de pétrole depuis 1996. « Chaque fuite fait l’objet d’une enquête indépendante par une équipe d’inspection comprenant SPDC (Shell), le DPR (Departement des ressources pétrolières) et des membres des communautés qui se mettent d’accord sur les causes et le volume de la fuite », a-t-il souligné.

« Nous contrôlons régulièrement des fuites, et nos observations contredisent régulièrement les informations fournies par Shell », a déclaré en réponse le directeur de Friends of the Earth Nigeria, Nnimmo Bassey, également président de Friends ef the Earth International.

« Plusieurs études attribuent une bonne partie des fuites dans le Delta aux compagnies pétrolières, particulièrement à Shell », a ajouté M. Bassey.

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