Financement UE d’associations de défense des homosexuels: Yaoundé réprouve

Le gouvernement camerounais a réprouvé jeudi un financement de l’Union Européenne accordé à un groupe d’associations de défense des homosexuels, a rapporté vendredi la presse camerounaise.

Financement UE d’associations de défense des homosexuels: Yaoundé réprouve © AFP

Financement UE d’associations de défense des homosexuels: Yaoundé réprouve © AFP

Publié le 14 janvier 2011 Lecture : 2 minutes.

Aucun commentaire de l’Union européenne à Yaoundé n’avait pu être obtenu vendredi.

« Financement des associations homosexuelles: le gouvernement dit non à l’Union Européenne », souligne le quotidien d’Etat Cameroon Tribune.

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« L’homosexualité au centre d’une crise diplomatique » entre le Cameroun et l’UE, titre, pour sa part, à sa une le quotidien privé Mutations.

Début janvier, l’association camerounaise Sid’ado (Adolescents contre le sida) a reçu de l’UE à Yaoundé un financement « de 200 millions de FCFA (300. 000 euros) » pour son « projet d’assistance et d’encadrement des minorités homosexuelles », indique Mutations.

Selon le journal, Sid’ado regroupe l’Association pour la défense des droits des homosexuels (Adefho) et le Collectif des familles d’enfants homosexuels (Cofenho). Sid’ado, ainsi que plusieurs autres associations, avaient répondu à un appel d’offre de l’UE à Yaoundé portant sur la promotion des droits de l’Homme au Cameroun.

Jeudi, le ministre camerounais des Relations extérieures ( Affaires étrangères), Henri Eyebe Ayissi, a « convoqué » le chef de la délégation de l’Union Européenne au Cameroun, Raoul Mateus Paula, pour lui signifier « la désapprobation du gouvernement face au financement des associations +qui violent la lois camerounaises+ », rapporte Cameroon Tribune.

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M. Eyebe Ayissi a demandé au diplomate de l’UE de « prendre acte de la sensibilité de ce dossier et d’en tirer toutes les conséquences », précise Mutations.

« Pour les autorités camerounaises, +un éventuel financement d’une association homosexuelle va inciter certaines personnes à violer les lois du pays+ », poursuit le même journal. « Le peuple camerounais n’est pas prêt, ni disposé à aller dans ce sens du développement de ces pratiques ( homosexuelles) sur son territoire », a déclaré M. Eyebe Ayissi, cité par Cameroon Tribune.

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La législation camerounaise interdit les pratiques homosexuelles, prévoyant des peines pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement ferme.

« Je suis attristée par la réaction du gouvernement. Je ne sais pas sur quelle base il désapprouve ce financement (de l’UE). Je ne vois pas en quoi un tel financement viole la législation camerounaise », a réagi Alice Nkom, avocate, marraine de Sid’ado, et réputée au Cameroun pour la défense des droits des homosexuels.

« Le gouvernement doit nous dire quelle est la cohérence de ses actions de défense des droits de l’Homme. Lorsque l’UE finance l’amélioration des conditions de détention dans les prisons où certaines personnalités ont été condamnées pour corruption et détournement de deniers publics, ça ne gêne personne. La corruption est une violation de la loi », a-t-elle souligné.

De son côté, Pauline Biyong, une figure de la société civile, a soutenu le gouvernement au nom d’une des associations auquel elle participe: « La Ligue pour l’Éducation de la Femme et de l’Enfant (LEFE) félicite, encourage et soutient le gouvernement (. . . ). L’homosexualité est interdite par nos lois, contre nos moeurs, et va à l’encontre de nos convictions religieuses. Nous félicitons notre Chef de l’État pour avoir pris cette courageuse et légitime position ».

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