L’Angola rouvre une ligne ferroviaire vitale pour son économie

L’Angola a rouvert jeudi une ligne ferroviaire vitale pour le développement de l’intérieur du pays, enclavé depuis la destruction des voies pendant une longue guerre civile achevée en 2002.

L’Angola rouvre une ligne ferroviaire vitale pour son économie © AFP

L’Angola rouvre une ligne ferroviaire vitale pour son économie © AFP

Publié le 13 janvier 2011 Lecture : 2 minutes.

Le premier train a quitté la gare de Luanda à 05H10 (04H10 GMT) pour la ville de Malange, au coeur d’un bassin agricole, suivant droit vers l’est les 424 kilomètres de rails tout neufs posés par une entreprise chinoise.

Les colons portugais avaient lancé à la fin du XIXe siècle la construction de la ligne de Malange, inaugurée en 1909. Les combats intenses de la guerre civile, déclenchée à l’indépendance en 1975, ont détruit les voies et le train a arrêté de circuler en 1992.

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Au retour de la paix, l’Angola a lancé de grands projets de reconstruction et souhaité réhabiliter cette ligne, ainsi que deux autres axes ferroviaires majeurs.

La ligne de Malange est la première des trois à rouvrir. Elle a été entièrement reconstruite par l?entreprise China Railway Construction Corporation (CRCC).

A parti de jeudi, trois aller-retour par semaine relieront Malange à Luanda, en dix ou douze heures selon le nombre d’arrêts, pour l’équivalent de 15 à 20 dollars.

Grâce à ces trains, « les petits paysans des trois régions traversées vont pouvoir transporter leur production jusqu?à Luanda, » se réjouit Domingos Jorge Sassassa, président de la chambre de commerce de Malange, une région très prospère pendant l’ère coloniale.

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« On y cultivait du riz, du tournesol, du maïs, des haricots, et surtout du coton. Le train permettait de transporter ce coton jusqu?aux usines textiles de Luanda », rappelle M. Sassassa.

Mais la guerre civile a dévasté le bassin agricole. A la fin des années 1990, les bombardements des rebelles de l?Union pour l?indépendance totale de l?Angola (Unita) étaient quotidiens. Faute d’approvisionnement, la faim tuait alors plus d’une dizaine de personnes par jour, selon des témoignages d’époque.

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« Aujourd?hui encore, les bâtiments criblés de balles rappellent à quel point Malange a été affectée par la guerre », relève l’économiste Alves da Rocha.

Pour lui, la réouverture de la ligne va relancer l’économie de cette région. « C?est un moyen de transport bon marché et en grande quantité, qui va permettre d?intensifier les échanges entre Luanda et Malange », dit-il, notant que « le train passe aussi par Ndalatando (Kwanza Norte), deuxième plus gros producteur de café du pays. « 

Le redémarrage du secteur agricole devrait également contribuer à la diversification d’une économie nationale très dépendante du pétrole. L’Angola dispute au Nigeria la place de premier producteur de brut du continent.

Cette manne pétrolière lui a permis de tisser des relations privilégiées avec la Chine, qui lui a accordé des milliards de dollars de crédit depuis 2002 en échange d’importations de brut.

Quatre milliards de dollars ont été affectés à la réhabilitation de la ligne de Malange et des autres chemin de fer qui doivent rouvrir en 2011 et 2012: entre Namibe (extrême sud) et Menongue (sud-est) et entre le port en eaux profondes de Lobito (ouest) et Luau, à l’est, vers les bassins miniers de République démocratique du Congo et de Zambie.

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