Cameroun : le gouvernement soutient que les interpellations des détenus sont « légales »

Plus de 200 détenus ont été interpellés après la mutinerie qui a éclaté à la prison centrale de Yaoundé fin juillet. Ces interpellations font l’objet de procédures légales « dans le strict respect des lois », a affirmé le ministre camerounais de la Communication, René Emmanuel Sadi.

Des policiers camerounais à Yaoundé, en 2005 (photo d’illustration). © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

Des policiers camerounais à Yaoundé, en 2005 (photo d’illustration). © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

Publié le 3 août 2019 Lecture : 1 minute.

« Les diverses procédures légales initiées à l’encontre des meneurs » de la mutinerie « ont été conduites dans le strict respect des lois de la République », a déclaré le ministre de la Communication René Emmanuel Sadi lors d’un point presse vendredi, pour désamorcer toute critique des processus judiciaires.

En tout, 244 détenus ont été interpellés à la suite de la mutinerie, a précisé le ministre. Nombreux sont des opposants politiques, séparatistes anglophones ou militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), le parti du principal opposant camerounais Maurice Kamto, selon leurs avocats.

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Leurs camarades respectifs ont dénoncé plus tôt leurs « kidnappings » et « disparitions », alors que leurs avocats affirment ne pas savoir où ils ont été emmenés après leur interpellation.

En protestation, le dirigeant des séparatistes anglophones au Cameroun, Julius Ayuk Tabe, a entamé mardi soir une grève de la faim depuis une autre prison de Yaoundé où il est détenu.

Série de mutineries

Selon le ministre, lors de leur arrestation « plusieurs détenus ont été trouvés en possession (…) d’armes blanches, dont des poignards, des couteaux, des scies à métaux ».

Dans la nuit du 22 au 23 juillet, la prison centrale de Yaoundé avait été le théâtre d’une mutinerie. Des coups de feu avaient été tirés, des services entiers avaient été saccagés et d’autres brûlés.

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Le lendemain, la prison centrale de Buea, chef-lieu du Sud-Ouest, une des deux régions anglophones du Cameroun en proie à une violente crise, avait, elle aussi, été secouée par une mutinerie marquée par le saccage et l’incendie de certaines installations.

Les détenus anglophones des deux prisons demandaient à être traduits en justice et l’amélioration de leurs conditions de détention. Selon le gouvernement, 45 personnes, dont 43 détenus, avaient été blessées et 20 protestataires arrêtés.

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