Lutte contre l’excision: s’appuyer sur les communautés et non les combattre

Pour lutter contre les mutilations génitales, dont sont victimes chaque année des millions de filles dans le monde, mieux vaut s’appuyer sur les valeurs des communautés que combattre les traditions locales, estime l’Unicef dans un rapport rendu public jeudi.

Lutte contre l’excision: s’appuyer sur les communautés et non les combattre © AFP

Lutte contre l’excision: s’appuyer sur les communautés et non les combattre © AFP

Publié le 18 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

« Les mêmes facteurs qui ont motivé la décision de parents de mutiler leur fille peuvent les amener à arrêter cette pratique si la norme sociale évolue », a constaté le centre de recherches Innocenti de l’Unicef, basé à Florence, auteur de ce rapport, après avoir examiné « les stratégies prometteuses » qui soutiennent des communautés en Egypte, Ethiopie, Kenya, Sénégal et Soudan.

Dans ces pays, une attention particulière a été apportée à « l’implication des membres éminents de la communauté, comme les chefs religieux et locaux », même si les politiques nationales -et en particulier l’interdiction de l’excision- et les médias ont aussi permis « d’encourager le processus ».

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A chaque fois, la question a été abordée en partant des besoins des communautés, du respect des droits de l’Homme, des motivations qui poussaient une famille à adopter la pratique.

« Quand l’excision est considérée comme la seule façon d’agir, le tout premier pas est de prendre conscience qu’il existe une alternative à cette pratique », soulignent les auteurs.

Ainsi au Sénégal, une loi a interdit les mutilations génitales, mais a suspendu son application pendant deux ans, le temps d’organiser une série de rencontres avec les membres des communautés dans les régions où cette pratique est répandue.

Selon les auteurs du rapport, les initiatives contre l’excision ont trop souvent consisté à « combattre les traditions locales ».

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Dans les pays étudiés, au contraire, l’excision comme rite initiatique peut être remplacée par une « déclaration de renoncement ».

A condition toutefois que celle-ci soit publique et surtout collective, « car une famille ne le fera que si elle croit que la plupart ou tous les autres feront le même choix au même moment ».

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« Malgré les progrès réalisés dans les communautés bénéficiaires des interventions, surtout au Sénégal, les taux de prévalence nationaux des mutilations génitales restent élevés », reconnaît toutefois l’Unicef.

Celle-ci rappelle que modifier des pratiques qui existent parfois depuis des siècles « est un processus complexe qui prend du temps ».

Mais selon les auteurs du rapport, ces stratégies permettent aussi de remettre en cause d’autres pratiques discriminatoires, comme le mariage forcé ou la violence contre les femmes.

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