Liberia: la présidente limoge son gouvernement avant les élections de 2011

La présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf a annoncé jeudi le limogeage de l’ensemble de ses ministres à l’exception d’un seul, affirmant qu’elle voulait repartir sur de « nouvelles bases » avant les élections générales de 2011.

Liberia: la présidente limoge son gouvernement avant les élections de 2011 © AFP

Liberia: la présidente limoge son gouvernement avant les élections de 2011 © AFP

Publié le 4 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

« La présidente Ellen Johnson Sirleaf a demandé mercredi soir à l’ensemble de son gouvernement de prendre un congé administratif avec effet immédiat », indique un communiqué gouvernemental.

La présidente a précisé que la raison de cette mesure était que son administration entrait « dans une période critique » et que ce changement « lui donnerait l’occasion de repartir sur de nouvelles bases pour aller de l’avant ».

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Le communiqué précise qu’un nouveau gouvernement sera mis en place « le plus rapidement possible » et que « plusieurs ministres » limogés pourraient « être à nouveau nommés ».

Seul le ministre aux affaires présidentielles, Edward McClain, reste en poste.

Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue présidente sur le continent africain en 2005, a par ailleurs indiqué que plusieurs agences gouvernementales allaient être soumises aux mêmes changements.

« Je veux que cette administration soit la plus efficace possible pour aller de l’avant », a-t-elle dit.

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Des élections générales (législatives et présidentielle) sont prévues en octobre 2011 au Liberia, pays ensanglanté de 1989 à 2003 par des guerres civiles qui ont fait quelque 250. 000 morts et un demi-million de personnes déplacées.

Le politologue libérien Thomas Ninely, interrogé par l’AFP, a estimé que « personne ne doit être surpris par cette décision ».

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« Nous entrons dans le dernier virage avant les prochaines élections et la présidente, si elle veut gagner, doit faire ce qu’il faut pour plaire à la majorité des Libériens », a-t-il ajouté. Il a précisé qu’il y a eu des plaintes contre des ministres « venus de la diaspora, comme si nous n’avions pas de gens qualifiés ici ».

Le rival malheureux de Mme Johnson Sirleaf à la présidentielle de 2005, l’ancienne vedette internationale de football Georges Weah, a fait part de sa volonté de se présenter à nouveau face à elle.

Son parti, le Congrès pour le changement démocratique (CDC), a récemment conclu une alliance avec le Parti de la liberté (LP) dirigé par un important responsable de l?opposition, Charles Brumskine, en vue d’une candidature unique.

La président libérienne, candidate pour un second mandat malgré une promesse antérieure de ne pas se représenter, sera également opposée à l’ancien « seigneur de la guerre », Prince Johnson.

Prince Johnson est visé par un rapport de la Commission Vérité et Réconciliation du Liberia, qui demande sa comparution en justice et qu’il n’occupe pas de poste officiel pendant 30 ans. Si les recommandations de la Commission étaient appliquées, il ne pourrait pas être candidat à la présidentielle.

Mais selon lui, cela ne constitue pas un handicap car Mme Johnson Sirleaf a également « contribué à la guerre », a-t-il affirmé.

« La présidente m?a soutenu pendant la guerre. Elle nous a aidés à résoudre nos problèmes financiers. Personne ne devrait donc nous interdire de nous présenter parce que nous avons fait la guerre. Tout le monde a pris part à la guerre, y compris Ellen Sirleaf », a-t-il dit.

Responsable de la mort de centaines de civils et de la torture à mort de l?ancien président Samuel K. Doe, Prince Johnson qui siège aujourd’hui au Sénat, a cependant obtenu en septembre l’autorisation de la Commission électorale pour être candidat.

La présidente Johnson Sirleaf figure également sur la liste des personnes que la Commission Vérité et Réconciliation accuse d’avoir financé et soutenu les chefs de guerre entre 1989 et 2003 et qui, de ce fait, ne devraient pas exercer de fonctions officielles.

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