Le haricot à oeil noir, « culture parfaite » pour l’Afrique

Le haricot à oeil noir ou « niébé », « l’une des plus anciennes cultures au monde », fait l’objet d’un nouvel engouement des scientifiques qui vantent ses grandes qualités nutritionnelles pour l’homme et l’animal et lui consacrent une conférence au Sénégal, du 27 au 30 septembre.

Le haricot à oeil noir, « culture parfaite » pour l’Afrique © AFP

Le haricot à oeil noir, « culture parfaite » pour l’Afrique © AFP

Publié le 26 septembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Au moment où la plupart des pays africains cherchent à limiter leur dépendance au riz ou au blé importés, la « conférence mondiale de la recherche sur le niébé » va présenter à partir de lundi les dernières découvertes sur cette légumineuse déjà bien connue en Afrique de l?Ouest.

Au Sénégal, le niébé est surnommé « la viande du pauvre » du fait de sa richesse en protéines. A travers le pays, on le mange aussi bien en beignets qu’en bouillie, ou encore dans du pain.

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Selon un document de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), « la graine mûre contient 23-25% de protéine, 50-67% d?amidon, des vitamines B tel que l?acide folique qui est important dans la prévention de malformation chez le nouveau-né. La graine est également riche en micro-éléments essentiels, tels que le fer, le calcium et le zinc ».

Quant aux éleveurs, ils stockent les fanes, elles aussi riches en protéines, pour en faire un excellent fourrage pour le bétail.

« Il est difficile d’imaginer une culture plus parfaite, en particulier pour l’Afrique », assure l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA), basé au Nigeria, qui coorganise la rencontre avec l’université américaine de Purdue et l’ISRA.

Elle a « des rendements élevés, même dans des conditions chaudes et sèches » et « ses racines fournissent de l’azote aux sols épuisés », ajoute l’IITA, dans un communiqué.

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A Dakar, dans sa « Maison du consommer sénégalais », Aïssatou Diagne Deme transforme depuis longtemps le niébé, en même temps que les céréales locales ou le fruit du baobab. « Nous produisons de la poudre de niébé qui est consommée localement à 100% », explique-t-elle, en faisant visiter un atelier de sa PME qui emploie 52 personnes. Cette poudre entrera dans la composition de gâteaux, beignets, gratins, bouillies pour bébé, etc.

Par ailleurs, à Dakar, des petits pains « 85% blé-15% niébé » seront bientôt « testés » auprès des élèves d’une école.

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« Une baisse des performances scolaires a été constatée, qui serait due à la sous-alimentation des élèves », explique le directeur général de l’Institut de technologie alimentaire (ITA) du Sénégal, Ababacar Ndoye. Alors « nous avons pensé associer au lait (déjà distribué) un pain à base de farine de blé, de niébé et d’arachide, à forte valeur énergétique ».

Actuellement, le haricot à oeil noir est cultivé sur 10 millions d’hectares, principalement en Afrique centrale et occidentale, mais aussi en Inde ou encore en Amérique du Nord, selon l’ITA.

Mais « l’une des raisons pour laquelle il n’est pas aussi largement cultivé que le maïs ou le riz est que le stockage de pois secs est compliqué par un coléoptère minuscule (. . . ) qui se reproduit dans les sacs et le rend immangeable », soulignent les organisateurs de la conférence, en annonçant que des chercheurs américains promeuvent « un sac en plastique » très spécial pour remédier à ce problème.

Les chercheurs réunis à Saly (80 km au sud de Dakar) débattront aussi de l’avenir du « niébé transgénique », annoncent-ils.

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