Choléra: les cas au Nigeria et au Cameroun symboliques d’une recrudescence globale
Les épidémies de choléra au Nigeria et au Cameroun sont le signe d’une recrudescence de la maladie de part le monde et la preuve que l’accès à l’eau salubre ne s’améliore pas dans les pays pauvres, a estimé jeudi une experte de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
« Au nord du Nigeria, nous avons recensé 837 cas, dont 30 décès, depuis mi-juin, et au Cameroun 2. 849 cas, dont 222 décès, depuis mai », a expliqué à l’AFP le docteur Claire-Lise Chaignat, coordinatrice du groupe spécial de lutte contre le choléra de l’OMS.
« Les taux de létalité liés au choléra dans ces pays — 3,6% au Nigeria et 7,8% au Cameroun — sont trop élevés par rapport au seuil de 1% habituellement toléré », s’est-elle inquiétée.
Les chiffres recensés par l’OMS sont légèrement inférieurs à ceux des autorités qui ne communiquent pas forcément toutes leurs données à l’organisation.
Le choléra est une maladie qui se transmet par l’eau mais aussi par les aliments, s’ils ont été en contact avec des eaux usées. Après une courte période d’incubation, il entraîne diarrhées et vomissements, puis une déshydratation qui peut être fatale faute de soins. Le décès peut subvenir en quelques heures.
Actuellement, « la maladie progresse de part le monde », selon l’experte qui ne dispose pas de statistiques pour 2010. « C’est la maladie de la pauvreté, signe d’un manque d’accès à l’eau salubre et d’une hygiène défaillante », a-t-elle souligné.
Le Nigeria et le Cameroun sont ainsi loin d’être les deux seuls pays affectés par une épidémie. D’autres flambées, dont certaines sont en voie d’être maîtrisées, sont recensés dans la région du Sud-kivu en République démocratique du Congo (RDC), au Laos, en Ouganda, à Djibouti, en Afghanistan, au Népal et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, selon l’experte.
Le choléra est par ailleurs endémique dans d’autres pays, comme au Pakistan où des inondations ont ravagé une partie du pays en moins d’un mois. Selon les experts, les conditions y sont actuellement réunies pour la propagation de maladies hydriques, comme le choléra, avec des eaux stagnantes et une forte chaleur.
La progression de la maladie dans le monde est liée en partie au réchauffement climatique, estime encore le Dr Chaignat. Le germe survit en effet dans une eau saumâtre à 37-38 degrés et sans trop de soleil.
Environ 120. 000 personnes meurent chaque année du choléra, selon les estimations de l’OMS.
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