Sénégal: Wade candidat à 86 ans, « une curiosité », selon l’ex-ambassadeur de France

La candidature du président sénégalais Abdoulaye Wade pour un troisième mandat, en 2012 alors qu’il aura 86 ans, « est une curiosité », « quelque chose de surprenant » et d’inimaginable dans d’autres pays, a jugé dimanche l’ex-ambassadeur de France au Sénégal, Jean-Christophe Rufin.

Sénégal: Wade candidat à 86 ans, « une curiosité », selon l’ex-ambassadeur de France © AFP

Sénégal: Wade candidat à 86 ans, « une curiosité », selon l’ex-ambassadeur de France © AFP

Publié le 4 juillet 2010 Lecture : 1 minute.

M. Wade, actuellement âgé de 84 ans et au pouvoir depuis dix ans, avait annoncé l’an dernier qu’il serait candidat en 2012.

« C’est une curiosité parce qu’effectivement, là, il y a une question peut-être culturelle », a déclaré M. Rufin dans une interview enregistrée avant son départ de Dakar, le 30 juin, et diffusée dimanche par la radio sénégalaise RFM.

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« Je n’imagine pas, dans d’autres pays en Italie, en Angleterre, en France – un candidat aussi âgé qui se représente pour une durée de mandat qu’il a allongée (à 7 ans, ndlr) », a-t-il ajouté.

« Après tout, ce n’est pas à moi d’en juger, s’il s’estime capable de le faire physiquement et intellectuellement – et en ce moment, il l’est tout à fait – et si les Sénégalais sont d’accord, il sera élu, mais effectivement, c’est une curiosité, quelque chose de surprenant », a-t-il déclaré.

A la question « est-ce que le président Wade se présente pour mettre son fils, Karim, à sa place? », l’ex-ambassadeur a répondu: « Ca voudrait dire mettre son fils (au pouvoir) par des moyens qui ne soient pas démocratiques. Pour l’instant, rien n’est ébauché dans ce registre ».

« Nous ne pouvons pas accepter des successions dynastiques au sens propre. Maintenant, si effectivement le fils du président se présente et qu’il est élu, c’est autre chose, si la compétition est libre », a déclaré M. Rufin.

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L’opposition sénégalaise ne cesse d’accuser le président Wade de préparer l’accession au pouvoir de son fils, entré au gouvernement en mai 2009.

M. Rufin a qualifié de « compliquées » ses relations avec le fils, Karim Wade, en tant que diplomate.

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« Un ministre qui exerce des responsabilités très importantes (. . . ) est comptable de ses actes. Si on lui parle avec déférence (. . . ), il doit pouvoir répondre, mais c’est vrai que c’est assez difficile avec M. Karim Wade qui, d’une certaine manière, semble ne pas supporter la critique – c’est une chose – ni même le dialogue », a-t-il assuré.

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