Soudan: l’opposant islamiste Hassan al-Tourabi a été libéré
L’opposant islamiste soudanais Hassan al-Tourabi a été libéré mercredi de prison, où il était détenu depuis la mi-mai, a indiqué en fin de soirée son assistant Awad Babikir.
« Il a été relâché. Il est arrivé à sa résidence », a dit à l’AFP M. Babikir, l’assistant personnel de Hassan al-Tourabi, arrêté le 15 mai dernier et emprisonné à la prison de Kober, située dans le quartier de Khartoum-Nord.
Ancien mentor du général Omar Hassan el-Béchir, Hassan al-Tourabi est devenu l’un de ses adversaires les plus virulents après avoir été écarté en 1999.
Il avait notamment qualifié de « frauduleuses » les élections législatives, régionales et présidentielle -premier scrutin multipartite depuis 1986- qui se sont déroulées du 11 au 15 avril dernier.
Ces élections ont reconduit au pouvoir le président Béchir par 68% des voix.
Hassan al-Tourabi n’était pas candidat de sa formation -le Parti du Congrès populaire (PCP) – à la présidentielle, un rôle dévolu à Abdallah Deng Nial, un musulman originaire du Sud-Soudan, région en grande partie chrétienne.
Hassan al-Tourabi a été emprisonné à plusieurs reprises par le passé. Sa dernière arrestation remonte à janvier 2009 après avoir affirmé à des médias internationaux que le président soudanais était « politiquement coupable » de crimes commis au Darfour, dans l’ouest du Soudan.
Cette fois-ci, il a été arrêté après la publication par le quotidien Ray al-Shaab, proche de son parti politique, d’articles critiques du président Béchir et faisant état de la présence en banlieue de Khartoum d’une usine produisant des armes pour le mouvement islamiste palestinien Hamas et l’Iran.
Sa libération survient le soir même du 21e anniversaire de l’Inqaz (salut, en français), coup d’Etat militaire d’Omar el-Béchir le 30 juin 1989 qui avait été soutenu à l’époque par les islamistes. Hassan al-Tourabi est qualifié d’architecte de ce coup d’Etat.
Plusieurs membres de l’opposition avaient demandé la semaine dernière la libération de M. Tourabi lors d’un sit-in au quartier général de son parti à Khartoum.
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