Effondrement meurtrier à Lagos: le télévangéliste TB Joshua ne s’est pas présenté

Le télévangéliste nigérian TB Joshua n’a pas honoré mercredi sa convocation dans le cadre de l’enquête sur les causes de l’effondrement d’un de ses immeubles qui a fait plus de 100 morts le mois dernier à Lagos.

Effondrement meurtrier à Lagos: le télévangéliste TB Joshua ne s’est pas présenté © AFP

Effondrement meurtrier à Lagos: le télévangéliste TB Joshua ne s’est pas présenté © AFP

Publié le 5 novembre 2014 Lecture : 3 minutes.

Au total, 115 personnes, dont 84 Sud-Africains ont péri le 12 septembre dans l’effondrement de l’auberge accueillant les fidèles étrangers du « prophète », ou « l’homme de Dieu », comme il se fait appeler.

Le coroner Oyetade Komolafe, en charge de l’enquête, avait prévenu la semaine dernière que si TB Joshua ne se présentait pas mercredi pour donner sa version des faits, il pourrait être arrêté.

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Mais le sulfureux prédicateur, qui prétend, entre autres miracles, réveiller les morts, ne s’est pas présenté au tribunal, en dépit de ces avertissements.

« L’homme de Dieu n’a pas reçu personnellement la convocation, puisqu’il était absent le jour où elle lui a été apportée », a déclaré son avocat, Olalekan Ojo.

« Nous ne voulons pas donner l’impression que le Prophète cherche à éviter le tribunal » a-t-il ajouté.

Me Ojo a refusé de recevoir la convocation de TB Joshua à sa place, mais il a promis de tenir la cour informée dès que son client serait disponible.

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Par ailleurs, les entreprises de construction citées à comparaître dans le cadre de l’enquête n’ont pas pu être informées de leur convocation puisqu’elles n’ont pu être identifiées et localisées, a ajouté l’avocat.

Les autorités de l’Etat de Lagos avaient affirmé le mois dernier que l’auberge qui s’est effondré n’avait pas de permis de construire et que plusieurs autres bâtiments situés dans l’enceinte de l’église du prêcheur, dans le quartier d’Ikotun à Lagos, ne sont pas conformes aux normes de construction.

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« Nous voulons faire savoir au prophète Joshua que nous ne poursuivons personne mais que nous essayons de trouver la vérité. Il devrait se présenter. S’il est le prophète de Dieu qu’il dit être, (TB Joshua) ne doit rien faire qui ne soit pas conforme à la loi », a rappelé M. Komolafe.

Plus tôt mercredi, des sauveteurs ont déclaré, en audience, avoir été agressés par des fidèles lorsqu’ils ont accouru sur les lieux, au moment du drame.

« Les trois jours ayant suivi (la catastrophe) ont été perturbés par les soi-disant fidèles de l’Eglise et la foule », a déclaré le responsable de l’Agence des services d’urgence de Lagos, Femi Oke-Osanyintolu.

« Le premier jour, nous avons été agressés, en particulier mon humble personne », a-t-il expliqué. « Quand nous avons enfin pu travailler sans entrave, au bout de 96 heures, la situation avait largement empiré ».

Après l’effondrement de l’immeuble, les sauveteurs ont dû attendre l’intervention du Gouverneur de Lagos, avant d’être autorisés sur le site de la tragédie, a précisé M. Osanyintolu lors de l’enquête.

« La foule nous a empêchés de travailler. Ils n’ont laissé entrer ni nos équipes ni notre matériel de secours », a-t-il insisté.

Au lieu de permettre aux sauveteurs munis d’équipements spécialisés de rechercher des survivants, seuls les fidèles de l’Eglise et des volontaires ont été autorisés à fouiller parmi les décombres, a-t-il déploré.

« Nous avons demandé les registres pour connaître le nombre et l’identité des personnes logées dans le bâtiment, sans rien obtenir. Nous avons réclamé un plan de l’auberge, en vain ».

Le prêcheur nigérian avait crié au complot, liant l’effondrement de l’auberge à la présence d’un mystérieux avion sur les lieux peu avant l’accident.

Mais selon des experts en construction, l’accident serait plutôt dû à l’ajout d’étages supplémentaires sans renforcement préalable des fondations de l’immeuble.

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