Darfour: Kouchner critique « l’entêtement » d’un chef rebelle hébergé en France
Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a dénoncé mercredi « l’entêtement » d’Abdelwahid Nour, chef d’un important groupe rebelle darfouri qui réside en France, à refuser de se rallier au processus de paix au Darfour, région de l’ouest du Soudan.
M. Kouchner rappelle, dans une tribune au quotidien Libération où il évoque son action de ministre dans les crises et le droit international humanitaire, que la France a apporté son soutien au processus de Doha.
A Doha, Khartoum a signé le 18 mars un accord-cadre de paix avec le Mouvement justice et égalité (MLJ), une faction rebelle minoritaire du Darfour. Un autre accord avait été conclu en février avec un important groupe rebelle, le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM). Mais une autre formation importante, l’Armée de libération du Soudan (SLA) d’Abdelwahid Nour refuse de se joindre à ce processus.
« Depuis trois ans, le chef rebelle Abdelwahid Nour, à qui nous avons offert l’hospitalité, refuse de participer à ce processus. Personne ne comprend son entêtement et son isolement croissant constitue une obstacle », observe le ministre.
« J’ai exposé récemment à ses principaux soutiens en France, (les philosophes) Bernard-Henri Levy et André Glucksmann, les raisons pour lesquelles cette situation ne pouvait plus durer », poursuit-il avant d’estimer que « ceux qui le (Abdelwahid Nour) soutiennent se trompent de combat et peut-être d’homme ».
La France a appelé à plusieurs reprises tous les mouvements divisés du Darfour à « surmonter leurs clivages » et à rejoindre le processus de paix.
Le Darfour, vaste région de l’ouest du Soudan, est en proie depuis 2003 à un conflit meurtrier opposant des mouvements rebelles aux forces armées soudanaises appuyées par des milices locales.
A la faveur d’un apaisement dans les relations entre le Tchad – longtemps accusé d’aider les rebelles darfouri – et le Soudan, la France a réussi en quelques semaines à obtenir la libération de ses quatre otages prisonniers de groupes rebelles au Darfour.
Soucieux de réchauffer les relations avec Khartoum, le président Nicolas Sarkozy a invité son homologue soudanais à désigner son représentant au sommet France-Afrique prévu fin mai à Nice – où la présence du président Omar el-Béchir, accusé de crimes de guerre par le procureur de la Cour pénale internationale, n’est pas souhaitée.
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