Famine et sécheresse: ultime cri de détresse des éleveurs ouest-africains
Les éleveurs ouest-africains ont lancé lundi à Niamey un ultime cri de détresse face à la famine et la sécheresse qui menacent les hommes et leur bétail, à l’adresse des dirigeants du Sahel attendus pour un sommet le 25 mars à N’Djamena .
« Les communautés d?éleveurs et pasteurs sont d?ores et déjà fortement affectées (. . . ) avec un taux prévisionnel de malnutrition aiguë de 29,9% soit le double du seuil d?urgence fixé à 15% », alerte Billital Maroobe, une coalition d’éleveurs dans une « Lettre ouverte » aux dirigeants du Sahel.
Un sommet des chefs d?Etats du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) est prévu le 25 mars à N?Djamena, selon le CILSS.
Les populations de plusieurs pays sahéliens sont actuellement en proie à une grave crise alimentaire en raison d’importants déficits céréaliers notamment à l’issue de la campagne agricole 2009, dû essentiellement à l’insuffisance des pluies.
Le cas du Niger est particulièrement alarmant où officiellement plus de 50 enfant sont morts de malnutrition depuis janvier.
« Cette situation fragilise le pouvoir d?achat des éleveurs et limitera leur accès aux produits alimentaires dans les prochains mois », prévient Billital Maroobe tout en déplorant que « les éleveurs s?enfoncent de manière progressive et irréversible dans la pauvreté absolue ».
Qui plus est, la disponibilité et l?accessibilité aux principaux aliments pour le bétail sont limitées dans la zone pastorale et agropastorale, selon l’association.
« Nous n?arrivons plus à nourrir nos troupeaux, ce qui nous pousse à les vendre à vil prix », affirme dans cette lettre Dodo Boureima, le président de l’association.
Billital Maroobe dit avoir tiré la sonnette d’alarme en décembre 2009, mais les Etats sahéliens ont fait preuve d’ »inertie générale ».
Aussi, demande-t-elle aux dirigeants sahéliens de « faciliter » l?accès aux aliments de bétail et de garantir la libre circulation du cheptel et des produits vivriers dans la région.
En particulier, elle demande aux autorités du Bénin et du Togo de « lever » la suspension temporaire de l?interdiction de la transhumance transfrontalière.
Les neuf pays du CILSS sont : Burkina Faso, Cap Vert, Gambie, Guinée Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad.
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