Kenya: des images satellite pour mieux assurer le cheptel
Des chercheurs ont lancé un nouveau système d’assurance pour le cheptel kényan, en ayant recours aux images satellite pour évaluer en temps réel les pâturages disponibles et la mortalité du bétail, a expliqué à l’AFP l’un des ces chercheurs, Andrew Mude.
Ce nouveau modèle, qui fait l’objet d’un projet pilote dans la région kényane de Marsabit (nord), repose sur la création d’un indice de mortalité du bétail (vaches, chèvres, chameaux) calculé en fonction de l’état des pâturages tel qu’observé par imagerie satellitaire.
Les éleveurs ayant souscrit cette nouvelle assurance se voient compensés une partie de leurs pertes en fonction de cet indice, sans avoir à passer par le fastidieux processus de vérification sur le terrain du bétail mort, dans des zones souvent très étendues et peu accessibles.
« Les coûts d’une assurance conventionnelle où (les assureurs) doivent vérifier les réclamations et leur véracité seraient trop élevés », a expliqué M. Mude.
« Plutôt que de vérifier les pertes, tout ce que vous devez faire c’est de vous reporter à l’indice, car il vous donne d’une idée très précise de la situation sur le terrain », a-t-il ajouté.
L’élevage constitue la principale ressource de millions d’habitants du nord kényan, une vaste zone aride et semi-aride qui a connu pas moins de 28 sécheresses ces 100 dernières années.
Une sécheresse prolongée l’année dernière a décimé des milliers de têtes de bétail et plongé des communautés entières dans la dépendance à l’aide humanitaire.
Dans le cadre de cette nouvelle assurance, développée conjointement par l’Institut international pour la recherche sur le cheptel et une équipe universitaire américaine, les éleveurs prendront à leur charge les premières pertes. L’assurance les couvre au-delà de 15% de mortalité du cheptel.
Les éleveurs devront verser l’équivalent de 3,25 à 5,5% de la valeur totale de leur cheptel pour souscrire cette assurance qui fixe à 12. 000 shillings kényans (120 euros) le prix d’une vache.
Le projet pilote espère convaincre 500 à 1. 000 foyers d’adhérer à ce nouveau système, qui ne couvre toutefois pas les maladies animales.
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