Sénégal: un Tunisien expulsé de France en « observation administrative »
Le Tunisien Yassine Ferchichi, que Paris avait choisi d’expulser le 24 décembre vers Dakar plutôt que vers Tunis, est pour l’instant « en observation administrative au Sénégal », a-t-on appris lundi de source proche du ministère sénégalais de l’Intérieur.
Publié le 28 décembre 2009 Lecture : 1 minute.
M. Ferchichi « est en observation administrative au Sénégal, en attendant qu’une décision soit prise par les autorités (sénégalaises) le concernant », a déclaré à Dakar une source proche du ministère sénégalais de l’Intérieur, précisant que le Tunisien n’était pas détenu, mais « caché » quelque part.
A Paris, l’avocat de M. Ferchichi, Me William Bourdon, et plusieurs associations avaient exhorté la France à ne pas l’expulser vers la Tunisie en raison de menaces de tortures.
Les autorités judiciaires tunisiennes ont démenti samedi l’existence de tortures en Tunisie et dénoncé la décision de Paris.
Selon la même source sénégalaise, M. Ferchichi a refusé de s’alimenter, pendant deux jours, après son arrivée à Dakar dans la nuit du 24 au 25 décembre, car il exigeait un avocat avant de parler. Mais « il a cessé la grève de faim qu’il avait entamée le 25. Depuis hier (dimanche), il a recommencé à manger. L’état général de sa santé est normal », a assuré cette source.
« Il a été interrogé et nie formellement être membre d’un mouvement ou d’une association terroriste », a-t-elle ajouté.
Arrêté à Paris en 2005, M. Ferchichi avait été condamné en 2008 à 6 ans et 6 mois d’emprisonnement pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, peine assortie d’une interdiction définitive du territoire français.
Selon l’un de ses avocats, Me Joseph Breham, M. Ferchichi avait été arrêté et torturé en 2004 par la police politique tunisienne et a été condamné à deux reprises en Tunisie par contumace, sur le fondement de la loi antiterroriste de 2003, pour un total de 32 ans d’emprisonnement.
