Kin l’informelle est plus structurée que ne le laisse supposer son apparent fouillis. Chaque quartier, voire chaque tranche d’âge et chaque tribu, a ses spécialités.
Le pays est aussi vaste et riche en ressources que ses axes ferroviaires et routiers sont rares et chaotiques. Raison de plus, pour Kinshasa, de miser sur son port et son aéroport, afin de jouer son rôle de plate-forme régionale.
La ville-province est sans conteste le cœur économique du pays. C’est toutefois dans l’informel que nombre de Kinois, diplômés ou non, trouvent de quoi survivre et créent leurs propres activités, via des milliers de microentreprises.
Même si les partis n’y ont plus d’activités visibles, la plupart des quartiers de la ville ont le cœur qui bat pour l’opposition, surtout du côté du Mouvement de libération du Congo.
L’histoire écrite de la ville commence lorsque l’explorateur anglo-américain Henry Morton Stanley fonde, en 1881, la Stanley Pool Station, sur un terrain offert par le chef teke Ngaliema.
Troisième plus grande agglomération du continent par sa population, Kinshasa ne résume pas, à elle seule, la RD Congo. Pourtant, elle en est, aux yeux du monde, le visage et le concentré. Pleine de vie et de créativité.
Kin. Il m’est arrivé un jour de parler de toi avec un confrère français angoissé à l’évocation de tes rues populeuses. Habitué à visiter des villes plutôt calmes, il s’étonnait de voir autant de monde circuler, de jour comme de nuit, dans une atmosphère proche du chaos, sous un soleil qui tanne la peau. D’où viennent-ils, où vont-ils, que font-ils ces millions de Kinois qui arpentent tes rues, bravant les affres du quotidien, le regard tourné vers des lendemains incertains ?