Elle est loin l’unité dont rêvaient, en octobre 1960, les pères de l’indépendance. En cinquante ans, le pays le plus peuplé – et l’un des plus riches – du continent a connu plus de coups d’État qu’aucun de ses voisins. Au point que le putsch a paru devenir, jusqu’à la fin des années 1990, l’unique mode de transmission du pouvoir. Rongé par la corruption, les rivalités ethniques et les antagonismes religieux, le Nigeria s’essaie aujourd’hui à la démocratie. Avec un succès tout relatif.
Les années n’ont pas tempéré la férocité du tout premier Prix Nobel africain de littérature. Pas plus que la prison ou l’exil. Sa cible favorite : les hommes politiques. Une ténacité et une droiture qui ont fait de lui la conscience morale du Nigeria.