La perte de 16,4 milliards de F CFA par la Banque centrale remet à l’ordre du jour la bataille pour la répartition des postes au sein de l’institution.
La zone Cemac, si on la compare aux autres espaces politico-économiques de l’Afrique subsaharienne, est celle où le pouvoir conserve et se conserve le plus longtemps. Les six chefs d’État en exercice totalisent ensemble près d’un siècle et demi – 140 ans très exactement – aux affaires, avec de fortes disparités bien sûr, mais une même tendance rétive à l’alternance. Ce que la région y gagne en stabilité, elle le perd en renouvellement de ses élites, et les progrès réalisés sur la voie de la bonne gouvernance ne s’accompagnent pas assez de leur corollaire : l’avancée vers une démocratie libérale. Attention à l’effet cocotte-minute !
Fondée il y a quinze ans, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) est à la peine. Intégration régionale balbutiante, rivalités au sommet, « affaire » de la Beac…, le chantier, ouvert en 1994, est loin d’être achevé.