Après les observateurs nationaux, le Centre Carter et l’archevêque de Kinshasa, c’est au tour de la mission d’observation de l’Union européenne de regretter le manque de transparence et de pointer du doigt les nombreuses irrégularités de l’élection présidentielle du 28 novembre en RDC. Le mot fraude n’est pas prononcé, mais il est sur toutes les lèvres à Kinshasa.
Ardent défenseur de la démocratie, le cardinal Laurent Monsengwo fustige les irrégularités de l’élection présidentielle du 28 novembre en RDC. Mais l’archevêque de Kinshasa invite les contestataires à « ne pas se livrer à la violence ».
Lors d’une conférence de presse à Kinshasa, le président Joseph Kabila a reconnu que le scrutin présidentiel du 28 novembre n’avait pas été parfait « à 100% ». Mais selon lui, les « erreurs » qui se sont produites n’entachent pas sa victoire, annoncée vendredi par la Ceni selon des résultats provisoires.
Comme la communauté internationale, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé se montre très prudent sur la situation politique en RDC, où la contestation de la « victoire » de Joseph Kabila à la présidentielle par l’opposant Étienne Tshisekedi risque de plonger le pays dans de nouvelles violences. Dans ce contexte très tendu, marqué par des suspicions de fraudes massives, le Centre Carter a commencé à lister certaines des « graves irrégularités » qui ont entaché le scrutin.
La situation restait tendue samedi en République démocratique du Congo, surtout à Kinshasa, où des violences ont fait au moins quatre morts après la réélection contestée de Joseph Kabila, et où le pouvoir menace l’opposant Etienne Tshisekedi pour s’être autoproclamé président.
Annoncé deuxième à la présidentielle avec 32,3% des voix contre 48,95% pour le président sortant Joseph Kabila, Étienne Tshisekedi a rejeté les résultats provisoires de la Ceni publiés vendredi. Il se considère comme le « président élu » de la RDC, refuse de recourir à la Cour suprême pour contester la victoire de son rival, et rejette toute violence. Mais des incidents ont éclaté à la tombée de la nuit à Kinshasa.
Ils étaient quelque 32 millions à être appelés aux urnes pour la présidentielle et les législatives en RDC, le 28 novembre. Coup de projecteur sur la dernière ligne droite de la campagne et sur le jour du vote. Entre ferveur populaire, affrontements et bluff.
Alors que le mandat de cinq ans du président sortant Joseph Kabila a expiré mardi à minuit, la Ceni a annoncé que la publication des résultats complets provisoires de la présidentielle du 28 novembre était repoussé de 48 heures maximum. En attendant, les Congolais vivent dans la crainte de nouvelles explosions de violences.
Dans la perspective d’une annonce – de plus en plus probable – de la victoire de Joseph Kabila à la présidentielle en RDC, les autorités ont sorti le grand jeu en terme de sécurité. Leur pire cauchemar ? Une marche des tshisekedistes sur le Palais de la nation.
L’Afrique du sud a été le théâtre lundi de violences entre des forces de l’ordre et des ressortissants de la République démocratique du Congo (RDC). En France, l’ambassade congolaise à Paris a été envahie par des pro-Tshisekedi, qui ont ensuite été évacués en fin d’après-midi.
Alors que l’annonce prochaine des résultats des élections présidentielle et législatives en RDC fait redouter l’explosion de nouvelles violences, le procureur adjoint de la CPI, Fatou Bensouda, met les différentes autorités politiques congolaises en face de leurs responsabilités. Jean-Pierre Bemba, comme Laurent Gbagbo, entre autres, sont déjà à La Haye…
La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a annoncé les résultats de 15 % des bureaux de vote, le 2 décembre dans la soirée. Le président sortant, Joseph Kabila, et son principal opposant, Étienne Tshisekedi, devancent nettement les autres candidats.