C’est dans une ambiance à la fois terne et tendue que les célébrations du cinquantenaire de l’indépendance se sont déroulées le 27 avril, à Lomé. Malgré les messages de réconciliation du président réélu Faure Gnassingbé et du leader de l’opposition Gilchrist Olympio, des violences ont éclaté entre forces de l’ordre et jeunes manifestants.
Petit pays d’Afrique occidentale, le Togo, après avoir pris un bon départ en 1960, change de cap trois ans plus tard lorsque son premier président, Sylvanus Olympio, qui virait vers un autoritarisme inquiétant, est assassiné. Ce crime est le point de départ de l’emprise de l’armée sur la vie politique. Elle se traduira par un nouveau coup d’État en 1967, qui voit arriver à la tête du pays Étienne Eyadéma. Pendant près de quarante ans, indéboulonnable, le général-président règne en maître absolu, inspirant la peur à ses compatriotes. Même le vent de la démocratie n’aura pas raison de lui.
À quelques heures de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Togo, acquise sous Sylvanus Olympio en 1960, le pays paraît plus divisé que jamais. Dans un climat de vive tension depuis les élections de mars dernier, les festivités s’annoncent modestes et… plurielles.