Pour poser les fondations de la IIe République, une assemblée doit être élue cet automne. Cette première consultation libre suscite interrogations et inquiétudes.
Liberté d’expression, pluralisme, débats sur les futures réformes… Les Tunisiens ont fait bouger bien des choses en six mois. Et ils restent vigilants. En attendant l’élection de la Constituante, le flou qui règne sur la scène politique favorise l’émergence des islamistes et inquiète la société civile.
Formatés par des années de langue de bois, les journalistes font l’expérience de la liberté. Avec les moyens du bord. Et sans qu’un consensus ait été trouvé sur la révision du code de la presse.
Professeure d’anglais de 28 ans, elle est l’une des blogueuses emblématiques de la révolution. Impatiente de voir les vraies réformes, inquiète de la menace islamiste, optimiste malgré tout, elle témoigne.
L’économie tunisienne n’est pas encore en grande forme. Sept mois d’instabilité, fructueuse au plan politique mais source de perturbations pour la production, ainsi que le voisinage d’une Libye en guerre, qui accueillait 50 000 travailleurs tunisiens et représentait, après l’Union européenne, la deuxième destination de ses exportations, expliquent la dégradation de ses paramètres macroéconomiques.
L’État confisque les actifs des proches du clan Ben Ali. Alors que l’enquête se poursuit, 350 entreprises seraient déjà concernées. Des sociétés qu’il faut administrer, et dont l’avenir reste en suspens.
S’il espère que la publicité fera revenir les vacanciers, le ministre du Commerce et du Tourisme sait qu’elle ne suffira pas à sortir le secteur d’un marasme dont l’origine est loin d’être nouvelle. Entretien.