Sciences Po a inauguré ce lundi son premier bureau de représentation sur le continent africain, à Nairobi, au Kenya. À cette occasion, Vanessa Scherrer, directrice déléguée aux affaires internationales de Sciences Po, revient pour Jeune Afrique sur la stratégie africaine de l’école.
Depuis le 19 février 2018, le continent africain dispose de son premier bureau de représentation de Sciences Po. Inauguré à Nairobi, au Kenya, celui-ci devra permettre de développer les collaborations de l’école avec le continent, selon Vanessa Scherrer, directrice déléguée aux affaires internationales de Sciences Po.
Jeune Afrique : Quel sont les objectifs de ce nouveau bureau de représentation de Sciences Po ?
Vanessa Scherrer : Ce bureau s’ajoute aux nombreux autres bureaux de représentation de Sciences Po mis en place ces cinq dernières années. Nous en avons à Pékin, à Singapour et à New York ainsi que deux en Inde. À Nairobi, il s’agit de faire gagner Sciences Po en notoriété, d’augmenter le nombre d’étudiants africains sur nos campus en France et de développer nos partenariats et collaborations avec des universités du continent.
Nous souhaitons notamment développer des doubles-diplômes avec des universités africaines, sur le même modèle que ce que nous avons fait aux États-Unis. Cela s’inscrit dans le cadre d’une stratégie africaine débutée il y a une dizaine d’années. Nous avons déjà 29 partenariats avec des établissements africains et il y a 600 étudiants venant du continent sur nos campus. Ce nouveau bureau doit donner un nouveau coup d’accélérateur dans ce sens.
Le Kenya est au cœur de l’intégration régionale en Afrique et est un hub d’excellence régional
Pourquoi choisir de vous implanter à Nairobi, un pays d’Afrique anglophone ?
Nous sommes très fiers d’être la première université française à ouvrir un bureau de représentation en Afrique anglophone. C’est là que la compétition avec nos homologues chinois et les autres va se jouer dans les prochaines années et c’est là que se fera la conquête des grands talents africains de demain.
D’autre part, le Kenya est au cœur de l’intégration régionale en Afrique et est un hub d’excellence régional, ce qui nous propulse dans la compétition internationale. Cependant, nous ne tournons absolument pas le dos à l’Afrique francophone, avec laquelle nous travaillons beaucoup.
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Quelle est place du continent africain dans la stratégie internationale de Sciences Po ?
Sciences Po aura 150 ans en 2022 et le directeur a clairement annoncé que l’Afrique serait la priorité régionale « numéro 1 » de l’école sur les cinq prochaines années. Nous avons la conviction que nous devons apprendre du continent. C’est en Afrique que s’inventent les politiques publiques innovantes de demain.
Nous tenons à recruter des talents venant de tous les milieux sociaux
C’est aussi là que se posent des questions de fond sur le futur de l’éducation, et c’est là où les réponses seront trouvées. Et bien que nous ne traitions pas l’Afrique différemment des autres continents, nous avons été pionniers en la matière.
Actuellement, de nombreuses écoles françaises se tournent également vers le continent… Comment vous différenciez-vous ?
Nous sommes totalement dans une logique de partenariat et de réciprocité avec les établissements africains. D’autre part, grâce à un partenariat récent avec la MasterCard Foundation, nous pourrons accompagner financièrement 120 élèves venant du continent sur six ans, car nous tenons à recruter des talents venant de tous les milieux sociaux.