Présents au Next Einstein Forum 2018, qui avait lieu du 26 au 28 mars à Kigali, le président de la République du Sénégal, Macky Sall et son ministre de l’Enseignement Supérieur, Mary Teuw Niane ont vanté chacun leur tour les atouts de l’Université virtuelle du Sénégal (UVS), sans aborder les critiques dont elle fait l’objet depuis sa création.
Alors que l’atmosphère est à la gronde académique au Sénégal, le président de la République, Macky Sall, a vanté le dynamisme de sa politique en matière d’enseignement supérieur et de numérique lors d’une allocution qui a eu lieu le 27 mars au Next Einstein Forum de Kigali. À cette occasion, le président a fait de l’Université virtuelle du Sénégal l’un des exemples phare de sa politique. Le lendemain, c’est le ministre de l’Enseignement Supérieur, Mary Teuw Niane qui a défendu l’initiative au cours d’une conférence.
Poursuivre le développement de l’UVS
“Le Sénégal a mis en place en 2014, l’université virtuelle du Sénégal (UVS). Elle compte cette année 20 000 étudiants et une cinquantaine d’espaces numériques ouverts, dont 20 seront réceptionnés en 2018”, s’est enorgueilli le président de la République sénégalaise.
Ce projet, conçu pour pallier le manque de places dans les universités publiques fait pourtant l’objet de vives critiques depuis son lancement. L’établissement est accusé d’être une voie de garage forcée pour les étudiants n’ayant pas eu la chance d’obtenir une véritable place en université et de fournir des Espaces numérique ouverts (Eno) – seules infrastructure physique du programme-, mal équipées et inadaptés aux besoins des étudiants. Ce que réfute en bloc le ministre de l’Enseignement Supérieur, Mary Teuw Niane qui en a été le fondateur avant d’entrer au gouvernement : “Ce projet n’a pas été créé pour absorber le trop plein d’étudiants mais pour rendre les études accessibles sur tout le territoire. L’UVS c’est magnifique. C’est comme un enfant qui apprend à marcher, il tombe, se relève parfois tout seul, parfois grâce à sa maman”, illustre-t-il pour justifier les faiblesses dont fait preuve le projet.
La colère monte
Depuis fin janvier, la colère des étudiants de l’UVS, qui réclament un meilleur suivi de la part des enseignants tuteurs et des Eno dignes de ce nom, est monté d’un cran avec le caillassage du siège de l’établissement à Dakar, au début du mois de mars. Leur ras-le-bol rejoint celui de leurs camarades de l’université Cheikh Anta Diop (Ucad) qui réclament le paiement de leur bourse depuis près de dix mois et dont les manifestations ont donné lieu à des affrontements faisant plusieurs blessés mi-janvier.
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