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Université : la Tunisie parie sur des cursus payants pour attirer les étudiants étrangers

La Tunisie va permettre aux étudiants étrangers qui le souhaitent, de s’inscrire directement à l’université publique moyennant le règlement de frais de scolarité. Auparavant, seul le système de bourse permettrait de partir étudier dans le pays.

Par - à Tunisie
Mis à jour le 9 mai 2018
Une salle de classe à l’Université Dauphine de Tunis. © Ons Abid/Jeune Afrique/2014

Ons Abid/Jeune Afrique/2014

La Tunisie va permettre aux étudiants étrangers qui le souhaitent, de s’inscrire directement à l’université publique moyennant le règlement de frais de scolarité. Auparavant, seul le système de bourse permettrait de partir étudier dans le pays.

À la rentrée, les étudiants étrangers pourront, pour la première fois en Tunisie, s’inscrire directement auprès des universités publiques à condition d’acceptation de leur dossier et du paiement de frais de scolarité. Une circulaire sera signée en ce sens par le Premier ministre, Youssef Chahed, dans les jours à venir. Jusqu’ici, ces étudiants, venant à 70 % de l’Afrique subsaharienne, devaient leur venue en Tunisie à des accords inter-étatiques et des systèmes de bourses d’études. Ces derniers ne disparaissent pas, mais cette ouverture doit permettre au pays de faire un saut quantitatif et qualitatif. Le ministère de l’Enseignement Supérieur table sur une hausse de 2 % à 10 % du nombre des étudiants étrangers d’ici 2023 – ils sont actuellement 7 346 dont 3 074 dans les universités publiques.

De l’argent pour améliorer les infrastructures

Ces inscriptions payantes serviront aussi à augmenter les fonds propres des établissements

L’objectif est double et doit favoriser « un cercle vertueux », selon Slim Choura, directeur général de la coopération internationale auprès du ministère de l’Enseignement Supérieur. La Tunisie souhaite d’ici 2023 que ses universités obtiennent l’accréditation européenne, un sésame qui permet de proposer notamment des doubles diplômes. Or, l’accueil d’étudiants étrangers est un des critères d’obtention. Ces inscriptions payantes serviront aussi à augmenter les fonds propres des établissements et donc à améliorer leurs infrastructures et leurs attractivités.

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Des coûts élevés

Président de l’association des étudiants et stagiaires africains en Tunisie (AESAT), Mack Arthur Deongane Yopasho se montre dubitatif : « Les montants sont exorbitants. 6 000 dinars [soit 2011 euros, Ndlr] pour une année de Master, c’est quasiment ce que je paie dans mon université privée qui possède de bien meilleures conditions de travail. Où est la plus-value ? » Dans l’accréditation européenne à venir, rétorque le ministère. Les études médicales coûteront, par exemple, autour de 5 000 euros annuel, « c’est quasiment gratuit si l’on compare au Royaume-Uni », argumente Slim Choura.

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Ce dernier ne nie pas la vétusté de certaines universités publiques mais assure que les frais de scolarités y remédieront rapidement. Selon ses calculs, 60 étudiants étrangers inscrits en Licence à 1 700 euros par an suffiraient à rapporter à l’établissement autant que la dotation annuelle de l’État pour payer les charges (eau, électricité, etc.).

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