Elle a récemment scellé un partenariat avec Paris Dauphine et racheté la moitié de Dauphine Casa, mais l’école de commerce aux six campus marocains persiste encore à former les marocains en priorité.
Après avoir été reconnue en mars par l’État marocain, la logique aurait voulu que le groupe d’écoles de commerce HEM cherche à décrocher de précieux labels internationaux comme Equis de l’European Foundation for Management Development ou celui de l’association américaine AACSB. Mais comme elle l’expliquait à Jeune Afrique en 2016, Yasmine Benamour, administrateur et DG d’HEM, continue de penser que l’internationalisation de ses écoles peut se faire sans qu’une appellation ne la contraigne à dénaturer la philosophie du groupe.
Des labels inadaptés
« Les exigences posées par ces labels ne sont pas adaptées à des pays émergents. Cela nous coûterait cher pour pas grand-chose. Ils imposent par exemple que nous disposions d’un centre de recherche fondamentale mais nous en avons un volontairement dédié à la recherche appliquée », illustre-t-elle.
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Seconde raison, l’internationalisation qui n’a pas jusqu’ici été la priorité d’HEM. « Pour le label Equis, il faudrait que la moitié de nos effectifs étudiants viennent de l’étranger, or nous sommes très stricts concernant la date de rentrée qu’on ne peut pas adapter selon les calendriers pédagogiques de chaque pays », explique Yasmine Benamour.
Les exigences posées par ces labels ne sont pas adaptées à des pays émergents.
Un début d’internationalisation
L’ouverture aux candidats étrangers ne se fait réellement que depuis deux ans. L’école accueille ainsi une trentaine d’étudiants venus des pays francophones d’Afrique subsaharienne. Ils sont répartis en majorité dans ses campus de Casablanca, Rabat et Marrakech. « En réalité ils ont le choix, et peuvent très bien faire un an dans chaque ville. L’école ayant signé des conventions de partenariat avec des centres de logements, les étudiants étrangers sont accompagnés dans leur recherche de logement ainsi que dans leurs démarches administratives », souligne Yasmine Benamour.
Le groupe HEM a préféré jusqu’ici se concentrer sur le développement des talents marocains, pour le Maroc.
50 % de Dauphine Casa
Fêtant ses trente ans cette année, le groupe HEM, qui compte tout de même 49 partenariats à l’international, et envoie tous ses étudiants de deuxième année en stage linguistique de cinq semaines, a préféré jusqu’ici se concentrer sur le développement des talents marocains, pour le Maroc. Avec le rachat de 50 % de Dauphine Casa au début du mois, le groupe dispose d’un nouveau levier pour poursuivre son développement, notamment dans la formation continue et des executive masters, une source de revenus certaines.
Le groupe dispose d’un nouveau levier pour poursuivre son développement, notamment dans la formation continue et des executive masters, une source de revenus certaines.
Au même moment, le groupe s’est allié à Paris Dauphine en France pour proposer des doubles diplomations aux étudiants de formation initiale en management international et en système d’information.
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Bien qu’exclusive, cette stratégie semble néanmoins porter ses fruits sur le plan pédagogique. Dans une étude menée en 2016 auprès de ses anciens étudiants, HEM affirme que tous ont intégré le marché du travail neuf mois après leur sortie de l’école, la plupart intégrant le secteur bancaire. Parmi eux, 89 % ont trouvé un emploi en six mois, 40 % en trois mois et 10 % avant même d’avoir été diplômé.