Écoles d’ingénieurs

Sénégal : bientôt une implantation de l’Institut Mines-Télécom à Diamniadio

Suite à l’engouement suscité par ses cours à distance sur le continent, le regroupement d’écoles d’ingénieurs français, Institut Mines-Télécom, a décidé de s’implanter dans la nouvelle ville de Diamniadio.

Par - à Sénégal
Mis à jour le 20 juin 2018
De gauche à droite, Mady Cissé, directeur des études de l’ESP Dakar, Philippe Jamet, DG de l’IMT et Ibrahima Thioub, recteur de l’UCAD Dakar lors de la signature du partenariat entre l’IMT et ESP Dakar. © Institut Mines-Télécom

Institut Mines-Télécom

Suite à l’engouement suscité par ses cours à distance sur le continent, le regroupement d’écoles d’ingénieurs français, Institut Mines-Télécom, a décidé de s’implanter dans la nouvelle ville de Diamniadio.

Un heureux concours de circonstance a amené Michel Pavageau et Frédérique Vincent, respectivement directeur des relations internationales et directrice de l’enseignement et de l’international de l’IMT, à réfléchir à l’implantation d’une école dans la ville nouvelle de Diamniadio au Sénégal. Dans son plan stratégique 2018-2022 publié en janvier dernier, le groupe qui rassemble les huit écoles publiques des mines et des télécoms françaises, évoque un projet d’implantation « d’une école en cinq ans conduisant à un diplôme ingénieur/manager ». Mais depuis, le projet semble avoir quelque peu changé.

« Incubateur de formation »

« Notre but serait d’ouvrir un incubateur de formation, c’est-à-dire un lieu de rencontre entre les partenaires présents sur le futur campus franco-sénégalais de Diamniadio. Ils réfléchiraient ensemble à monter des formations professionnelles innovantes qui répondent aux besoins concrets du pays et qui explorent des champs qui n’existent pas encore », s’enthousiasme Frédérique Vincent. Les secteurs du numérique, de l’agronomie ou de la construction sont visés en priorité. Les équipes de l’IMT réfléchissent également à l’ouverture d’un bachelor technique pour former à niveau bac+2 des cadres intermédiaires dans l’industrie.

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Masters spécialisés

Si nombre de ses écoles ont des relations anciennes avec des établissements d’enseignement supérieur africains, aucune n’a jusqu’ici tenté l’implantation physique sur le continent.

Reste à savoir quand le projet accueillera réellement ses premiers étudiants. Si nombre de ses écoles ont des relations anciennes avec des établissements d’enseignement supérieur africains, aucune n’a jusqu’ici tenté l’implantation physique sur le continent. D’ores et déjà, l’IMT ouvre pour la rentrée 2018 un mastère spécialisé en technologie du web et cybersécurité et en 2019, un autre mastère spécialisé sur le montage et le financement de projets en économie verte sera lancé.

Adressé aux professionnels, ils seront adaptés aux emplois du temps et seront dispensés dans les locaux de l’ESP Dakar dans un premier temps. « Nous devrions débuter avec des promotions d’une douzaine de personne pour atteindre les 25 au fil des promotions », estime le directeur des relations internationales.

Nous avons constaté que le mooc sur l’initiation à la fabrication numérique rencontrait un gros succès en Afrique.

Opportunité

Si l’IMT et ses écoles ont historiquement des partenariats avec des écoles du continent, c’est à la suite du succès de l’un de ses moocs – une trentaine de ces formations en ligne sont en accès libre sur la plateforme France université numérique (Fun) – que l’école a décidé de s’engager plus intensément dans la formation en Afrique.

« Nous avons constaté que celui sur l’initiation à la fabrication numérique rencontrait un gros succès en Afrique. Nous nous sommes dit qu’il fallait aller sur place pour former ces formateurs à devenir eux-mêmes des managers de FabLab [ateliers public qui met à disposition des outils de fabrication d’objets à l’aide d’ordinateur, Ndlr] ».

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En janvier, une équipe de l’IMT est donc partie à Dakar pour former pendant une semaine une dizaine de bénéficiaires gratuitement. « Cela nous permet d’attester la mise en pratique de ce qu’ils ont appris sur le web et de créer une communauté », remarque le directeur des relations internationales.

Au même moment, le président français Emmanuel Macron lançait l’initiative campus franco-sénégalais à l’occasion de son premier voyage officiel sur le continent. « Nous nous sommes dit qu’il fallait que nous en fassions partie et qu’il fallait aller au-delà du partenariat existant », conclut Michel Pavageau.