Encore trop peu utilisée, la lettre de recommandation est pourtant un outil qui augmente les chances de décrocher un poste. Une récente étude de la Banque Mondiale le prouve.
Dans une recherche d’emploi, le duo CV et lettre de motivation est bien connu. Un troisième outil tout aussi utile est néanmoins bien souvent négligé. Il s’agit de la lettre de recommandation. Sollicitée auprès d’un manager d’un ancien employeur, elle est un atout non négligeable pour démontrer sa crédibilité lors d’une candidature pour un nouvel emploi. C’est du moins ce que démontre une étude publiée en 2017 par la Banque Mondiale.
Menée par Martin Abel, professeur assistant à la Middlebury College, Rulof Burger, professeur associé à Stellenbosch University et Patrizio Piraino professeur associé à l’Université du Cap, ces travaux ont prouvé qu’intégrer une ou plusieurs lettres de recommandation rédigées par d’anciens employeurs augmente les chances d’avoir un retour de la part du recruteur mais aussi de décrocher un entretien, voire un job.
Multiplier par deux ses chances de réponses
Pour le même candidat, joindre une lettre de recommandation augmente de 60 % la probabilité de recevoir un retour du recruteur et de 62 % les chances de décrocher un entretien.
Pour le prouver, les chercheurs ont demandé à un panel constitué de 441 chômeurs sud-africains des deux sexes, non diplômés de l’enseignement supérieur, ayant déjà une première expérience professionnelle, de solliciter des lettres de recommandation auprès de leurs anciens employeurs. 31 % d’entre eux ont effectivement retourné une lettre. À leur tour, l’équipe de chercheurs a postulé au nom de ces véritables candidats en envoyant leur candidatures avec ou sans lettre de recommandation. 2 050 candidatures ont été envoyé entre juin et avril 2016 pour observer le nombre de retours – positifs ou négatifs – de la part des recruteurs.
Résultat, pour le même candidat, joindre une lettre de recommandation augmente de 60 % la probabilité de recevoir un retour du recruteur et de 62 % les chances de décrocher un entretien.
Recommandation honnête
Le verdict s’explique par le fait que les employeurs apprécient le fait d’avoir un avis extérieur sur une candidature. “Les entreprises utilisent les informations fournies par les employeurs passés pour mettre à jour les informations qu’ils ont déjà sur les candidats et sont plus susceptibles de répondre positivement aux demandes”, expliquent les auteurs de l’étude.
En revanche, les lettres de recommandations trop dithyrambiques ont un effet inverse à celui espéré. Selon les chercheurs, elles sont susceptibles de décrédibiliser le candidat.