Mobilité/Expatriation

Expats-repats : ce qui motive la diaspora à aller travailler en Afrique

Membres d’une diaspora, né en Afrique ou ailleurs, ils sont toujours plus nombreux à vouloir vivre et travailler sur le continent. Focus sur ce qui motive ces futurs expatriés et repats.

Par - à Afrique
Mis à jour le 21 janvier 2019
C’est au tour des compétences de s’exporter afin de participer au développement du continent. © Jordan Sanchez/Unsplash.

Jordan Sanchez/Unsplash.

Membres d’une diaspora, né en Afrique ou ailleurs, ils sont toujours plus nombreux à vouloir vivre et travailler sur le continent. Focus sur ce qui motive ces futurs expatriés et repats.

C’est un projet souvent mûrement réfléchi. Parfois depuis toujours. Partir s’installer et travailler sur le continent ou bien y retourner est une idée qui trotte dans la tête de plus en plus de membres des diasporas africaines. « L’Afrique a placé du capital humain ailleurs que sur ses terres et est prête à en récolter les dividendes », résume Hamid Bouchikhi, professeur à l’Essec, lors d’une conférence du Forum des diasporas qui a eu lieu le 22 juin à Paris. Après des dividendes financiers déjà au rendez-vous – selon la Banque mondiale, 38 milliards de dollars ont été transférés en 2017 par les membres des diasporas vers le continent – c’est donc au tour des compétences de s’exporter afin de participer au développement du continent.

Opportunités

« J’ai toujours eu l’ambition de partir un jour travailler sur le continent », témoigne Assima, française d’origine sénégalaise et guinéenne. La jeune femme de 28 ans est la seule de sa famille à vouloir tenter l’expérience, convaincue que les pays qu’elle a découvert en vacances regorgent d’opportunités.

Il est plus facile de briser le plafond de verre là-bas qu’ici.

C’est dans la gestion locative qu’elle aimerait évoluer : « La sédentarité de mon poste actuel ne me plaît pas », regrette cette chargée du contrôle financier pour une foncière immobilière parisienne. Ses postes rêvés : chargée de projet ou asset manager dans l’immobilier. Mais à terme, c’est bien l’entrepreneuriat sur place qui motive la jeune femme.

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Rokhaya aussi espère beaucoup du continent : « Je pense qu’il est plus facile de briser le plafond de verre là-bas qu’ici », estime cette sénégalais de 32 ans, dont neuf en France. À la recherche d’un poste de directrice financier, elle partira coûte que coûte avec son mari, sénégalais lui aussi. Tous deux sont portés par une volonté de cœur et celle d’apporter leur pierre à l’édifice.

Utilité

Est-ce le fait d’un discours médiatique, des opérations séductions des gouvernements prônant le retour au pays ou est-ce un véritable fait générationnel ? Toujours est-il que la volonté d’être utile est l’un des moteurs des futurs expatriés et repats. « Je me sens bien ici mais il est important pour moi de revenir », affirme Rokhaya, dont l’ambition se limite au Sénégal.

Je pense que pour l’adaptation culturelle il faut commencer par des pays que l’on connaît.

D’autres ne craignent pas la mobilité, comme Maxime, béninois de 45 ans venu à Paris compléter sa formation d’un master en marketing et commerce à l’Ipag : « Je recherche un poste de business developper. J’ai rencontré CFAO qui avait quelques annonces intéressantes et le groupe Duval qui avait davantage de postes en finance. Dans tous les cas, je suis prêt à bouger », assure-t-il.

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De son côté Assima a réfléchi à la question : « Je pense que pour l’adaptation culturelle il faut commencer par des pays que l’on connaît. Pour moi, c’est le Sénégal et la Guinée Conakry. »

Ici, je suis africaine et là-bas la française. On est de toutes façons en permanence en train de chercher notre place.

Appréhension

Les échecs d’intégration existent : « J’ai beaucoup de gens autour de moi qui sont parti puis revenu, n’arrivant pas à s’adapter aux façons de travailler et au mode de vie. Et pourtant, je pense que dans ma génération, tout le monde envisage de rentrer et que les plus jeunes partiront plus rapidement que nous », témoigne Rokhaya.

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« Ici, je suis africaine et là-bas la française. On est de toutes façons en permanence en train de chercher notre place. Donc je ferai face aux éventuels décalages culturels quand je serai sur place », relativise Assima.