Le réseau d’école d’informatique français va ouvrir un établissement dans la ville intelligente de Sèmè City au Bénin. Les inscriptions ouvriront le 6 octobre pour une rentrée en février 2019.
Le premier campus africain du réseau français d’école d’informatique, Epitech, sera béninois. Il sera installé dans les locaux de l’écosystème Sèmè City, partenaire du projet qui a nécessité un investissement d’environ 500 000 euros. Développée sous la forme de franchise, l’école proposera un cursus anglophone de trois ans. Les inscriptions seront lancées le 6 octobre prochain.
Stages de quatre à six mois
Le projet est porté par Ouanilo Medegan, lui-même diplômé d’Epitech Paris en 2007, devenu chargé de mission auprès de la Présidence béninoise, en charge du numérique et de la sécurité numérique. Dès février 2019, 30 à 35 étudiants feront leur rentrée pour une année décalée qui prendra fin en octobre 2019, période durant laquelle ils débuteront un stage en entreprise d’une durée de quatre à six mois.
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Sur ce sujet, les équipes d’Epitech Bénin multiplient les rendez-vous avec des entreprises prêtes à accueillir des stagiaires, comme Open SI, spécialisé en transformation digitale ou Comtel Technologies, un fournisseur de solutions technologiques.
Bien qu’elle ait été réduite par rapport aux prix français, l’offre béninoise a néanmoins un coût.
Bien qu’elle ait été réduite par rapport aux prix français, l’offre béninoise a néanmoins un coût : 2 000 000 de francs CFA (environ 3 000 euros) pour les frais de scolarité des deux premières années et 2 500 000 de francs CFA pour la troisième (environ 3 800 euros). Pour pouvoir rendre l’école plus accessible, un système de bourse au mérite sera mis en place et certains étudiants pourront bénéficier d’un soutien financier de la part des fondations d’entreprises qui les accueillent en stage.
Sélection drastique
« Nous commençons avec une promotion sélectionnée rigoureusement afin de leur prêter le maximum d’attention », explique Ouanilo Medegan, qui n’en est pas à sa première implantation d’école, puisqu’il a déjà participé à l’installation d’Epitech en Chine.
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Les sélections se feront en deux temps. La première phase sera rythmée par plusieurs journées de recrutements au cours desquelles les candidats seront soumis à des tests et exercices. L’objectif pour l’équipe d’Epitech : observer les comportements et détecter les candidats qui seront à même de s’adapter à la pédagogie de l’école.
Nous voulons former des étudiants rigoureux, qui savent appréhender la logique de n’importe quel langage informatique. »
Pédagogie inversée
Co-fondée en 1999, par Nicolas Sardignac, parti depuis lancer l’école 42 avec l’entrepreneur français Xavier Niel, le réseau d’École pour l’informatique et les nouvelles technologies (Epitech) est en effet à l’origine de la pédagogie dite « inversée » adoptée depuis par de nombreuses écoles de code informatique. Celle-ci invite les étudiants à apprendre par eux-mêmes en résolvant des cas en équipe. « Nous voulons former des étudiants rigoureux, qui savent appréhender la logique de n’importe quel langage informatique. Pour cela ils sont soumis à des problèmes qu’ils doivent résoudre eux-mêmes, sans professeurs pour les guider », détaille Ouanilo Medegan.
Le réseaux compte 17 établissements, implantés dans six pays. Ouanilo Medegan, qui apporte son expérience mais n’est pas salarié du réseau Epitech, laissera la main à Johanne Bruffaerts, fondatrice des Alchimistes, une entreprise parisienne spécialisée dans la formation à l’économie sociale et solidaire, qui est charge du développement et de la communication de l’école et Emmanuel Solomo, un ancien d’Epitech. À terme, tous espèrent pouvoir proposer aux étudiants béninois, la poursuite des cursus en master 1 et 2 à Paris.