Des chercheurs de l’université Félix Houphouët-Boigny viennent de quantifier le manque à gagner des travailleurs ivoiriens trop qualifiés pour les postes qu’ils occupent.
Gare aux travailleurs ivoiriens prêts à accepter un poste en dessous de leur niveau de qualification. S’ils disent oui, ces derniers risquent d’être payés en moyenne 88 000 francs CFA de moins que ce qu’ils auraient pu toucher s’ils travaillaient dans un emploi en adéquation avec leur formation.
Le diplôme ne fait pas le salaire
Si les conclusions de cette récente étude publiée par le Centre de recherches microéconomiques du développement (CREMIDE) de l’université Félix Houphouët-Boigny de Cocody paraissent évidentes, elles ont le mérite d’illustrer, chiffres à l’appui, le manque à gagner que risquent les travailleurs surqualifiés. Elle démontre également qu’un diplôme ne garantie pas un automatiquement un bon salaire.
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Selon les chercheurs, le salaire moyen d’un travailleur occupant un poste à la hauteur de sa formation en Côte d’Ivoire est de 237 465 francs CFA par mois contre 149 630 francs CFA pour un travailleur surqualifié. Soit 87 835 francs CFA de manque à gagner.
Plus le diplômé est élevé, plus l’écart se creuse.
30 % de surqualifiés
Pire, plus le diplômé est élevé, plus l’écart se creuse. Les travailleurs titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur et occupant un poste digne de leur formation touchent en moyenne 244 549 francs CFA contre 152 293 francs CFA pour les surqualifiés, soit un écart de 92 256 francs CFA.
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Publiée en juin 2018, l’étude du Cremide souligne également que près de 30 % des ivoiriens actifs sont surqualifiés. En d’autres termes, près d’un tiers des actifs occupent un poste pour lequel ils sont trop qualifiés et donc sous-payés. De quoi nourrir une frustration certaine au sein de la population.