La liste de compétences professionnelles « essentielles » pour l’obtention de visa de travail en Afrique du Sud sera bientôt restreinte, impactant ainsi les candidats à l’expatriation et les travailleurs étrangers déjà installés.
La liste de compétences professionnelles « essentielles » qui permet l’obtention d’un visa de travail en Afrique du Sud pourrait être réduite au cours du mois d’avril. C’est ce que révélait en février dernier l’agence de presse Reuters qui a eu accès à un document émanant du département des affaires intérieures, un organisme public qui dépend du gouvernement sud-africain. D’après son directeur général, Thulani Mavuso, le projet devrait être finalisé ce mois-ci et prendre effet dès que le ministre l’aura signé.
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Plus restrictive
Inchangée depuis juin 2014, cette liste détaille l’ensemble des compétences rares nécessaires au développement national et difficilement trouvables sur place. Parmi elles figurent des besoins dans les secteurs de l’agriculture, de l’architecture, de la recherche en sciences de gestion, des technologies de l’information et de la communication, de l’ingénierie, de la santé ou encore du commerce.
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Selon Bonang Mohale, directeur général de Business Leadership South Africa, une association qui fédère les plus grandes multinationales présentes dans le pays, le texte est « beaucoup plus court et restrictif », supprimant certains secteurs comme l’architecture et réduisant les besoins dans d’autres comme les sciences de la vie et de la terre.
Si cette décision est confirmée, elle pourrait compliquer les démarches d’expatriation dans le pays et les procédures de renouvellement pour certains travailleurs étrangers déjà installés en Afrique du Sud.
Nous devons redoubler d’efforts pour attirer en Afrique du Sud des personnes hautement qualifiées. »
Avis partagés
Sur place, c’est le système de visas de compétences critiques qui fait polémique. Pour Adrian Schofield, consultant à Institute of Information Technology Professionals of South Africa (IITPSA), ils sont une épée à double tranchants qui fournissent des solutions à court terme tout en supprimant « l’incitation à investir dans l’éducation et la formation locales » pour les Sud-Africains.
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De son côté le ministre des Finances Tito Mboweni a déclaré que les efforts pour attirer des étrangers qualifiés doivent être renforcés car les refus de visa alimentent la perception d’une administration xénophobe.
« Nous devons redoubler d’efforts pour attirer en Afrique du Sud des personnes hautement qualifiées », a déclaré M. Mboweni au Parlement.
Avec un taux de chômage de plus de 27 %, l’accès aux compétences et aux emplois demeure une question délicate dans un pays où des millions de Noirs pauvres vivent encore dans des townships.