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Maroc : une nouvelle école d’intelligence artificielle à Fès

L’Université Euromed de Fès au Maroc lancera en septembre la toute nouvelle École d’ingénierie digitale et d’intelligence artificielle. Pour ce projet, elle s’est notamment liée à la prestigieuse École polytechnique.

Par - à Maroc
Mis à jour le 30 juillet 2019
L’université Euromed de Fès © UEMF/2019.

UEMF/2019.

L’Université Euromed de Fès au Maroc lancera en septembre la toute nouvelle École d’ingénierie digitale et d’intelligence artificielle. Pour ce projet, elle s’est notamment liée à la prestigieuse École polytechnique.

Le 26 juillet, près de 1 500 candidats ont passé le concours d’accès aux classes préparatoires spécialisées de l’École d’ingénierie digitale et d’intelligence artificielle (EIDIA). Ce nouveau pôle de l’Université Euromed de Fès (UEMF) ouvrira ses portes en septembre. Un total de 80 à 100 étudiants seront sélectionnés pour le lancement de la première promotion de cette formation toute fraîche souhaitée par le gouvernement marocain dans l’optique de devenir le leader régional dans le secteur de l’IA.

L’accès en troisième et quatrième année en cycle d’ingénieur sera possible à partir de l’année prochaine. »

Une sélection classique

Ce nouvel établissement s’adresse en premier lieu aux bacheliers scientifiques ainsi qu’aux titulaires d’un baccalauréat technique. Les candidats sont jugés à travers une épreuve de mathématiques, un test d’intelligence et d’imagination ainsi qu’une épreuve de langue (français et traduction d’un paragraphe en anglais). « L’accès en troisième et quatrième année en cycle d’ingénieur sera possible à partir de l’année prochaine, précise Smail Tigani, enseignant chercheur en data sciences et directeur de l’établissement. La sélection s’effectuera sur dossier et entretien oral. C’est la procédure classique d’accès aux écoles d’ingénieurs ».

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En tant qu’établissement public fruit de l’Union pour la Méditerranée, l’UEMF, à travers l’EIDIA, veut répondre aux besoins des entreprises marocaines et africaines de plus en plus tournées vers l’exploitation et l’optimisation des données numérique ainsi que les innovations permises par les progrès de l’intelligence artificielle. « Les développeurs web et mobile, les data scientists, les développeurs de chatbot et d’applications reposant sur l’apprentissage machine (machine learning) sont les postes les plus demandés au Maroc et aussi à l’international, confirme Smail Tigani. L’offshoring contribue fortement à cette demande ».

Enseignants internationaux

Intégrée aux locaux de l’UEMF, l’EIDIA fera appel à des docteurs de diverses nationalités pour les cours. Les étudiants les plus motivés suivront ainsi deux ans de classes préparatoires, une troisième année en tronc commun, avant les quatrièmes et cinquièmes années consacrées à la spécialisation destinée à l’obtention du diplôme d’ingénieur d’État.

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Des ingénieurs du monde industriel seront par ailleurs invités à donner des conférences à l’occasion de séminaires. Le coût de la formation s’élève à 57 000 dirhams par an (environ 5 200 euros) pour les trois premières années et 72 000 dirhams par an pour les deux dernières années. Les frais d’inscription sont de 5 000 dirhams.

Nous cherchons à déléguer les métiers du savoir aux machines. »

Partenariat avec l’École polytechnique

L’EIDIA a également signé un accord de coopération avec l’École polytechnique (l’X) le 12 juillet dernier au siège du ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation à Rabat. « L’établissement contribuera au développement de l’EIDIA en associant l’ensemble de l’écosystème de l’X à ce projet, assure Frank Pacard, directeur de l’enseignement et de la recherche à l’X. Cet accord permettra la mobilité des professeurs ainsi que celle des étudiants à tous les niveaux pour la mise en œuvre de formations co-diplômantes ».

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À travers cette collaboration avec l’une des écoles les plus prestigieuses du monde, l’EIDIA vise également à renforcer le déploiement d’approches pédagogiques innovantes basées sur les formations en ligne (MOOCs). « Nous avons délégué les tâches manuelles aux automates et robots et maintenant, nous cherchons à déléguer les métiers du savoir aux machines, explique Smail Tigani. Ceci n’est qu’une preuve que le monde est en train de changer. Il nous faut donc accompagner cette transformation avec les ressources humaines qualifiées. L’avenir, c’est l’intelligence artificielle, la science des données, les services mobiles. C’est pourquoi cette école est née ».