LE PORTRAIT ÉCO – Le DG de la Gabon Oil Company (GOC) a été à la manœuvre pour acter le rachat des actifs pétroliers de Carlyle au Gabon. Une transaction pas si simple à finaliser.
Confrontée à des « impayés », la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), filiale de la Banque mondiale, a suspendu ses décaissements au profit de Libreville qui se dit néanmoins « sereine ».
En mettant la main sur le deuxième producteur d’or noir du pays, l’État gabonais concrétise « une décision historique » du chef de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema. Mais à quel prix ?
Assala Energy, Fly Gabon, Ceca-Gadis… Le gouvernement de transition a racheté quelques géants locaux, ou est entré dans leur capital, en dépit d’un endettement déjà conséquent et des inquiétudes du FMI.
Après l’acquisition d’Assala Energy, Brice Clotaire Oligui Nguema confirme son ambition de voir Libreville peser davantage dans le secteur des hydrocarbures en acquérant les parts que Vivo Energy détenait dans la SGEPP.
L’État gabonais et l’américain Carlyle ont finalisé l’accord de cession des actions d’Assala Energy à l’opérateur national. Et ce, au grand dam du français Maurel et Prom.
Soulagé par la réduction « conséquente » de son endettement, le groupe français se dit prêt à (re)négocier avec Brice Clotaire Oligui Nguema le rachat du deuxième producteur pétrolier gabonais, auquel s’est opposé le chef de la junte.
Le conseiller spécial du chef de la transition au Gabon milite pour la nationalisation des actifs du producteur pétrolier Assala Energy. Son parcours d’un régime à l’autre ne laisse pas indifférent.
Le chef de la junte a opposé son veto au rachat du producteur gabonais Assala Energy afin de démontrer « la souveraineté » de Libreville dans le secteur pétrolier.
Sinopec, BW Offshore et même Total pourraient emboîter le pas à Shell et réduire drastiquement leur activité au Gabon, ou même quitter le pays, faute de soutien de l’État face à la Cemac et à l’Opep.
Sur un marché profondément perturbé par le coronavirus et la guerre des prix entre Riyad et Moscou, la junior filiale de Carlyle, spécialisée dans le redéveloppement de champs matures, affirme que son modèle d’exploitation lui permettra de traverser la crise pétrolière actuelle. Assala a déjà investi plus de 70 millions de dollars au cours du premier trimestre de 2020.
Alors que le cours du baril s’effondre, rien en dehors de dispositions sanitaires drastiques n’a changé pour les compagnies actives sur le continent. En revanche, si la situation devait perdurer, certains groupes parmi les plus fragiles n’y survivraient pas.