Premier exportateur de bois du continent, le Gabon mise sur l’exploitation de sa forêt pour préparer l’après-pétrole. Tenus d’allier rentabilité et protection de l’environnement, les acteurs économiques du secteur font face à de grandes difficultés.
Après son rachat par le négociant camerounais Fabrice Siaka, l’ancienne entreprise française Rougier Sangha-Mbaéré a vu ses activités bloquées pendant plus d’un an par le gouvernement centrafricain. La production commençait juste à reprendre lorsque la pandémie de Covid-19 est apparue.
Si l’interdiction d’exporter des grumes en 2009 a permis d’attirer les investisseurs, les retombées économiques issues de leur transformation sont encore limitées.
Le négociant camerounais de 40 ans a pris la lumière en 2018 à la faveur du rachat des filiales de l’exploitant forestier français Rougier au Cameroun et en Centrafrique par son entreprise, la Société de distribution nouvelle d’Afrique (Sodinaf – 76,2 millions d’euros de chiffre d’affaires).
Le négociant entre de plain-pied dans l’industrie forestière en reprenant deux filiales du groupe français Rougier, actuellement en redressement judiciaire.
Alors que la certification FSC de Rougier au Cameroun arrivera à échéance le 19 avril prochain, le groupe a déjà annoncé dans un communiqué son intention de ne pas renouveler cette labellisation sociale et environnementale.
Un an après le lancement d’une « nouvelle stratégie » pour Proparco, filiale de l’Agence française de développement spécialisée dans le soutien au secteur privé, Grégory Clemente, son directeur général revient pour Jeune Afrique sur les premiers résultats.
Placée en redressement judiciaire le 12 mars, Rougier Afrique international, la filiale africaine du groupe qui compte près de 3 000 salariés sur le continent, a désormais douze mois devant elle pour se « restructurer ». Si le français incrimine l’engorgement du port de Douala pour expliquer ses déboires, il est aussi malmené depuis longtemps par la concurrence asiatique et paie une stratégie risquée.
Le négociant français Rougier, qui emploie 3 000 personnes dont 97 % en Afrique, où le groupe contrôle sept usines, a déposé le bilan. Le chiffre d’affaires du groupe avait très fortement baissé, notamment en raison de « l’engorgement chronique du port de Douala ».