Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a été poussé à la démission, lundi 24 janvier 2022. Un Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, présidé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a annoncé avoir pris le pouvoir.
La Cedeao a donné jusqu’au 6 août aux putschistes nigériens pour réinstaller Mohamed Bazoum au pouvoir. Bola Tinubu, président en exercice de l’institution ouest-africaine, est décidé à ne pas laisser entériner un nouveau coup d’État. Quitte à préparer, avec une poignée de conseillers, une intervention militaire risquée.
Dans un communiqué, les colonels putschistes précisent qu’ils refusent d’appliquer les sanctions décrétées par la Cedeao et qu’ils pourraient quitter l’organisation de la sous-région.
Le putsch qui a renversé le président Bazoum signe l’échec des coopérations militaires occidentales au Sahel et met en lumière les difficultés auxquelles se heurtent les présidents africains désireux de réformer leur appareil sécuritaire.
Troisième mandat, échec de la lutte antiterroriste… Les raisons généralement avancées pour justifier les coups d’État ne peuvent être invoquées dans le cas du Niger. Ce qui est en cause, c’est le manque de civisme des militaires, et l’insuffisante fermeté de la Cedeao et de la communauté internationale.
Plusieurs présidents africains assistent au sommet Russie-Afrique, qui s’ouvre ce 27 juillet à Saint-Pétersbourg. Parmi eux, les chefs des juntes malienne et burkinabè, pourtant peu enclins à quitter leur pays.
À la tête de la Commission de l’UA depuis 2017, l’ancien ministre tchadien des Affaires étrangères s’est plusieurs fois vu reprocher ses – supposées – ambitions présidentielles. Lui défend son bilan et affiche sa fermeté à l’égard des régimes arrivés au pouvoir par la force.
Ce 9 juillet, à Bissau, l’organisation ouest-africaine tient un nouveau sommet consacré aux transitions militaires en cours à Bamako, Ouagadougou et Conakry, où sa légitimité est largement remise en question.
Transitions après les coups d’État en Afrique de l’Ouest, progression du terrorisme, sentiment anti-français… De passage à Paris, le président de la Guinée-Bissau, qui achève son mandat à la tête de la Cedeao, a accordé un entretien exclusif à JA.
Quasi inconnu au Burkina Faso jusqu’à sa nomination, Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla est aujourd’hui sous le feu des projecteurs… et des critiques. Pour épauler le capitaine Traoré, il s’est entouré de beaucoup de collaborateurs de son prédécesseur Albert Ouédraogo.
Ils se battent pour l’État de droit, la préservation de l’environnement, l’innovation et la recherche, une finance plus solidaire, l’émergence d’industries culturelles et créatives… Portrait de trente personnalités qui incarnent l’avenir du continent.
Putsch au Burkina Faso, sanctions de la Cedeao, relation Afrique-France, annulation de dettes… Fondateur de l’agence de notation Bloomfield Investment Corporation, l’entrepreneur ivoirien est le Grand invité de l’économie RFI/Jeune Afrique. Il livre sa vision d’un continent plus indépendant, autosuffisant et démocratique.
Fin septembre, une tentative d’approvisionnement de la ville a tourné au massacre. La mort d’au moins 27 soldats a alimenté la colère d’une partie de l’armée contre Paul-Henri Sandaogo Damiba et précipité son renversement par le capitaine Traoré.
En Afrique de l’Ouest, les militaires ont ravivé le souvenir de leur rôle politique. Si la prise du pouvoir peut conduire à l’instauration d’un régime autoritaire, la junte peut aussi permettre l’ouverture du champ politique à toutes les forces.
Ces deux dernières années, des militaires ont pris le pouvoir en Guinée-Conakry, au Mali et au Burkina Faso, dans un contexte sécuritaire dégradé. Mais d’autres facteurs, notamment la grogne sociale, permettent d’expliquer le renversement des gouvernements en place.
En arrivant au pouvoir le 24 janvier, le lieutenant-colonel s’est engagé à lutter contre l’insécurité. Pourra-t-il mettre fin au blocus imposé par les jihadistes à la population de plusieurs villes du pays ?
La charte de la transition qui vient d’être adoptée permet au lieutenant-colonel de rester au pouvoir pendant trois ans. Mais l’omniprésence des militaires dans les institutions mécontente la classe politique.
Dans la nuit de lundi à mardi, les assises nationales ont signé une charte constitutionnelle de la transition qui prévoit l’organisation d’élections dans 36 mois. Le chef de la junte ne pourra pas se présenter à la prochaine présidentielle.
Les assises nationales pour déterminer la durée de la transition au terme de laquelle le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba rendra le pouvoir au civil vont se tenir à partir de lundi. Une commission mise en place par la junte propose un délai de 30 mois avant un retour à l’ordre constitutionnel.
Vouée aux gémonies par une rue ouest-africaine chauffée à blanc par des « sauveurs » en treillis, la Cedeao n’a pas toujours démérité. Et peut s’enorgueillir d’avancées réelles.
Arrivé à la tête du Burkina à la faveur d’un coup d’État, le 24 janvier, le lieutenant-colonel s’est mis à la tâche. Il bénéficie pour l’instant de la bienveillance de la communauté internationale. Mais pour combien de temps ?
Paul-Henri Sandaogo Damiba a été investi, ce mercredi, par le Conseil constitutionnel lors d’une cérémonie sobre, quelques semaines après que le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) a renversé le président Kaboré.
L’ACTU VUE PAR. Chaque samedi, Jeune Afrique invite une personnalité à décrypter des sujets d’actualité. Christopher Fomunyoh, directeur Afrique du NDI, think tank américain, analyse les causes profondes de la crise politique et sécuritaire que traverse l’Afrique de l’Ouest.
Usé par une situation sécuritaire qui le débordait, l’ancien chef de l’État a tenté en vain d’inverser la tendance. Avant d’être finalement emporté, le 24 janvier, par un putsch que beaucoup pressentaient.
Les prises de pouvoir successives en Afrique suscitent la naissance de fausses nouvelles. La confusion enfantant la confusion, celles-ci se propagent sur les réseaux sociaux…
Dix jours après le putsch, les chefs d’État ouest-africains se sont réunis à Accra. S’ils n’ont pas annoncé de nouvelles mesures contre Ouagadougou, ils réclament aux militaires un chronogramme dans les meilleurs délais.
Les discussions sont encore en cours autour de la constitution du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR). Mais quelques figures commencent à émerger dans l’entourage du tombeur de Kaboré.
Une délégation ministérielle s’est rendue le 31 janvier à Ouagadougou pour voir l’ex-président Roch Marc Christian Kaboré. Et faire passer un message très clair au nouvel homme fort du Burkina.
Serge Bambara – dit Smockey – , est un des leaders de la société civile burkinabè depuis que son mouvement, le Balai citoyen, a contribué à la chute de Blaise Compaoré en 2014. Une semaine après le coup d’État qui a mené Paul-Henri Sandaogo Damiba au pouvoir, il refuse de condamner le putsch militaire.