Le président Mohamed Bazoum a été renversé, le 26 juillet 2023, par des éléments de sa garde présidentielle. Leur commandant, le général Abdourahamane Tiani, a été proclamé chef de l’État le 28 juillet, après être parvenu à rallier à sa cause le reste de l’armée. La Cedeao entend rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions et étudie « toutes les options », y compris militaires.
Élu président il y a moins de six mois, porté à la tête de la Cedeao voici quelques semaines, le chef de l’État nigérian se dresse aujourd’hui face aux putschistes du Niger. Mais ira-t-il jusqu’à endosser ses habits de chef de guerre ?
Le CNSP au pouvoir à Niamey a décidé vendredi d’expulser Sylvain Itté, lui donnant 48 heures pour partir, une décision aussitôt rejetée par Paris, pour qui les « putschistes n’ont pas autorité » pour ce faire. Le Niger des militaires suit les traces du Mali et du Burkina Faso, où il n’y a plus d’ambassadeur de France.
Après la publication de notre article « Coup d’État au Niger : et si le pétrole expliquait tout », le 22 août, nous avons reçu de Mahamadou Ouhoumoudou, Premier ministre du gouvernement du président nigérien, Mohamed Bazoum, renversé le 26 juillet, la mise au point suivante.
Les chefs des diplomaties burkinabé et malienne étaient à Niamey pour redire que toute intervention au Niger serait considérée comme « une déclaration de guerre ».
Après les coups d’État au Mali, au Burkina Faso et au Niger, le sentiment anti-français gagne du terrain, avec parfois des conséquences sur le business hexagonal.
Depuis le coup d’État du 26 juillet contre le président Mohamed Bazoum, le rôle, supposé ou réel, de son prédécesseur, Mahamadou Issoufou, fait l’objet de toutes les spéculations.
Le 27 juillet, la création d’une nouvelle société pétrolière baptisée PétroNiger devait être validée en conseil des ministres. Mais, la veille, le président Mohamed Bazoum était renversé. Enquête sur ce qui pourrait être tout sauf une coïncidence.
Le général Abdourahamane Tiani a renversé le 26 juillet le président Mohamed Bazoum. Le premier s’est autoproclamé chef de l’État, tandis que le second refusait toujours, au 22 août, de démissionner. Si l’épilogue de leur histoire n’est pas connu, celle-ci n’en est pas à son premier rebondissement.
Longtemps, le président renversé et son prédécesseur ont affiché leur proximité, s’appliquant l’un et l’autre à démentir ceux qui faisaient état de leurs différends. Mais aujourd’hui, les langues se délient.
Alors que la menace d’une intervention militaire de la Cedeao à l’encontre des putschistes plane toujours, l’Union monétaire ouest-africaine a lancé un ultimatum aux institutions financières pour s’assurer que les sanctions financières sont bien appliquées.
Après huit jours d’attente depuis sa dernière réunion, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine s’est finalement exprimé ce 22 août sur la situation au Niger. Il affirme soutenir pleinement les efforts de la Cedeao, tout en ne se prononçant pas directement sur une éventuelle intervention militaire. Explications.
Quelque 300 camions sont arrivés à Niamey le 20 août, chargés de produits alimentaires. Le blocus économique décrété après le coup d’État du 26 juillet commence à toucher les denrées vitales et les fournitures médicales.
Après qu’une délégation de la Cedeao s’est rendue à Niamey samedi 19 août, le général Tiani a annoncé une période de transition de trois ans maximum et mis en garde contre une éventuelle intervention militaire.
En poste à Paris depuis 2021, l’ambassadrice Aïchatou Boulama Kané, cadre du parti de Mohamed Bazoum, a renouvelé son soutien au président renversé. Elle a continué d’assumer ses fonctions malgré son limogeage par la junte du général Tiani.
Trois semaines après le coup d’État qui a renversé Mohamed Bazoum et porté Abdourahamane Tiani à la tête de la junte, l’ancien président nigérien sort du silence. Entretien exclusif.
Alors que la Cedeao se préparait à mobiliser sa Force en attente et évoquait une intervention militaire au Niger, un député du PNDS s’est rendu au Nigeria pour militer contre une solution par les armes. Un lobbying qui n’est sans doute pas tout à fait désintéressé.
Si l’option d’une opération armée reste sur la table, la Cedeao semble privilégier la voie du dialogue et de la diplomatie avec le régime militaire de Niamey.
Cette attaque, qui a eu lieu dans la zone dite des « trois frontières » entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali, est la plus meurtrière depuis le coup d’État qui a renversé Mohamed Bazoum fin juillet.
Ali Mahaman Lamine Zeine a rencontré le Premier ministre tchadien et le président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno. Rien n’avait fuité avant l’annonce officielle.
Depuis le début du coup d’État au Niger, le Maroc s’est montré particulièrement réservé dans ses prises de position. Une attitude mesurée qui tranche avec celle de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), pleinement engagée depuis le renversement du président Bazoum.
La communauté régionale a annoncé, le jeudi 10 août, retenir l’option militaire pour garantir le retour à l’ordre constitutionnel à Niamey. Une telle opération serait-elle légale ? Décryptage.
Affaibli par les sanctions économiques de la Cedeao, Niamey n’a pas été en mesure de rembourser 12 milliards de francs CFA sur le marché régional, UMOA-Titres.
Trois semaines après le coup d’État au Niger, l’hypothèse d’une intervention militaire de la Cedeao reste crédible. Elle pourrait opposer deux chefs d’état-major récemment nommés : le Nigérien Moussa Salaou Barmou et le Nigérian Christopher Gwabin Musa.
Mohamed Bazoum refuse toujours de démissionner, tandis que la Cedeao se tient prête à intervenir militairement pour le secourir. Tombera-t-il ou pas ? Dans tous les cas, il devra s’interroger sur les raisons profondes de ce putsch, dont la première : pourquoi si peu de soutiens nigériens à la démocratie nigérienne ?
Si la Guinée rejette les décisions prises par la Cedeao contre le Niger, elle n’adopte pas pour autant les positions du Mali et du Burkina Faso. L’époque où Conakry, Bamako et Ouagadougou parlaient d’une même voix est-elle révolue ?
Les auteurs du coup d’État ont annoncé le 13 août leur intention de poursuivre le président nigérien pour « haute trahison » et « atteinte à la sûreté » du pays.
En attendant une éventuelle confrontation militaire, la guerre de communication à propos du putsch du général Tiani bat son plein sur les réseaux sociaux. Son but : décrédibiliser la junte, ou la défendre.
Comme l’Union africaine, Paris et Washington n’ont pas tardé à réagir et à afficher leur soutien aux décisions de l’organisation ouest-africaine, qui a validé le 10 août son projet d’intervention militaire à Niamey.