Le Burundi s’opposera par la force aux troupes de l’Union africaine (UA) si celle-ci met en oeuvre son projet d’envoyer dans ce pays une mission de maintien de la paix, a prévenu mercredi le président burundais Pierre Nkurunziza.
Chez lui ou à l’étranger, les soutiens de Pierre Nkurunziza se comptent sur les doigts de la main. Pourtant, le chef de l’État ne paraît pas décidé à changer de cap et, à Bujumbura, les morts s’amoncellent.
Le 17 décembre, l’Union africaine a voté le principe de l’envoi de la Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu), composée de 5 000 hommes. Mais quel pays dans la région est-il prêt à envoyer des soldats sur le sol burundais ? Décryptage.
Le Conseil national pour le respect de l’accord d’Arusha et la restauration d’un État de droit au Burundi (Cnared), coalition de tous les groupes opposés au troisième mandat du président burundais Pierre Nkurunziza, a annoncé mercredi avoir été invité aux pourparlers qui s’ouvriront le 28 décembre en Ouganda.
Après le gouvernement et le Parlement, le Conseil national de sécurité du Burundi a réitéré mardi le rejet d’une mission de paix de l’Union africaine (UA) dans le pays, prétextant qu’il n’existe aucune « menace de génocide » qui justifierait un déploiement de troupes africaines sur son sol.
Le Burundi n’autorisera pas le déploiement sur son sol d’une mission de l’Union africaine qui serait considérée comme une force d’invasion et d’occupation si l’UA passait outre le refus de Bujumbura, a déclaré dimanche un porte-parole de la présidence.
À l’issue d’une réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine à Addis-Abeba, les États membres ont fait savoir jeudi que l’Afrique ne laissera pas un autre génocide se dérouler sur le continent. Allusion aux violences en cours au Burundi.
Malgré un nouveau bain de sang à Bujumbura, et un pays qui s’enfonce dans la guerre civile, le régime du président Pierre Nkurunziza veut vendre l’idée d’une apparente normalité. En évoquant notamment « la semaine du Thé » au Burundi…
Trois jours après un bain de sang à Bujumbura, une résolution de l’ONU appelle au déploiement « en urgence » d’une mission au Burundi pour enquêter sur de possibles violations des droits de l’homme.
Selon des sources judiciaires, le procès de 28 militaires et policiers burundais accusés d’avoir participé à la tentative de coup d’État des 13 et 14 mai au Burundi, dont le général Cyrille Ndayirukiye, ancien ministre de la Défense et numéro deux du putsch, s’est ouvert lundi.
Les États-Unis ont demandé dimanche à leurs ressortissants de quitter aussi rapidement que possible le Burundi en proie aux pires violences depuis un coup d’État manqué en mai dans ce pays plongé dans une profonde crise politique.
Les cadavres d’au moins quarante jeunes tués par balles, souvent à bout portant, ont été découverts samedi matin dans les rues de Bujumbura, ont indiqué à l’AFP des témoins interrogés par téléphone.
Au moins 12 assaillants ont été tués lors d’une attaque coordonnée vendredi à l’aube contre deux camps militaires de Bujumbura et un en province qui a été repoussée après plusieurs heures d’affrontements, les plus intenses au Burundi depuis la tentative de coup militaire déjouée en mai.
Début novembre, la communauté internationale n’avait d’yeux que pour lui. Devant la crainte de voir la crise politique qui secoue le Burundi depuis avril dégénérer en massacres à grande échelle, le Conseil de sécurité s’était réuni, le 9, pour « prévenir une catastrophe imminente ».
Parmi les trois « options » proposé lundi au Conseil de sécurité par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, celle menant à l’envoi d’une « équipe de soutien » chargée de promouvoir un dialogue politique entre pouvoir et opposition semble tenir la corde.
Son agression, symbole des dérives du régime burundais, avait provoqué l’indignation. Le journaliste burundais Esdras Ndikumana a remporté mercredi 25 novembre le prix 2015 de la presse diplomatique française pour sa couverture de la crise politique au Burundi, a annoncé l’Association de la presse diplomatique française (APDF).
Depuis qu’il a brigué un troisième mandat, le président est confronté à une opposition de plus en plus résolue, y compris au sein de son propre parti. Et semble prêt à faire courir tous les risques à son pays.
Scènes de guérilla urbaine à Bujumbura : selon Médecins sans frontières (MSF), plusieurs explosions à la grenade ont eu lieu lundi 16 novembre dans la capitale burundaise. L’organisation a affirmé avoir traité pas moins de 60 blessés, a-t-on appris mercredi.
Le Conseil de sécurité de l’ONU discute depuis lundi d’un texte qui proposerait de sanctionner les auteurs des violences au Burundi ou ceux qui empêchent tout dialogue entre le gouvernement et l’opposition.
Les forces de l’ordre burundaises a poursuivi dimanche leur opération de désarmement dans des quartiers acquis à l’opposition de Bujumbura, où neuf personnes ont été tuées dans la nuit. Lundi, le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir pour évoquer l’escalade des tensions dans ce pays.
Le président rwandais Paul Kagamé s’est inquiété de la situation au Burundi voisin, englué depuis six mois dans une grave crise politique, accusant ses dirigeants de « massacrer » du « matin au soir » leur population, dans un discours prononcé vendredi dont l’AFP a eu connaissance dimanche.
Le corps de Welli Nzitonda, fils de Pierre-Claver Mbonimpa, le plus célèbre défenseur des droits de l’Homme au Burundi, a été retrouvé vendredi dans un quartier de Bujumbura. Il avait été arrêté quelques heures plus tôt par la police.
Face à la dégradation de la situation au Burundi et la multiplication des propos incendiaires par le camp du président burundais, les inquiétudes se multiplient. Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunira lundi 9 novembre à la demande du ministère des Affaires étrangères français.
Washington a fait part de son inquiétude concernant l’escalade des violences au Burundi. En cause : l’ultimatum lancé par Pierre Nkurunziza aux insurgés, leur demandant de rendre les armes d’ici samedi. Mais aussi la rhétorique utilisée, ressemblant dangereusement, selon les États-Unis, à celle utilisée lors du génocide rwandais.
Dans un discours à la nation diffusé lundi sur les ondes publiques, le président burundais, Pierre Nkurunziza, a promis aux insurgés qui s’opposent à son troisième mandat controversé de déposer les armes d’ici cinq jours en échange de l’amnistie.
Médecins sans frontières (MSF) a rejeté dimanche « avec la plus grande fermeté » les accusations du porte-parole de la police burundaise, qui avait insinué la veille que l’ONG soutenait les insurgés opposés au troisième mandat du président Pierre Nkurunziza.
Soutenant la position de l’Union africaine qui a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les violences au Burundi, le Conseil de sécurité des Nations unies a appelé mercredi les autorités burundaises à entamer des discussions avec toutes les parties prenantes à la crise. Une réaffirmation de « sa détermination à faire en sorte que les coupables aient à répondre de leurs actes »
Les Nations Unies tirent à nouveau la sonnette d’alarme. Le Haut commissariat des droits de l’homme de l’ONU s’est inquiété vendredi 23 octobre de la « rapide dégradation » de la situation au Burundi, rapportant qu’au moins 198 personnes y ont été tuées depuis fin avril. Parmi eux, 63 sont morts ces trois dernières semaines.
Violenté par les agents du Service national du renseignement (SNR), Esdras Ndikumana a décidé lundi de porter plainte contre X devant les instances judiciaires du Burundi. Près de trois mois après son agression, le correspondant de RFI et de l’AFP voudrait voir les responsables punis.