Les dernières législatives ont porté le coup de grâce à une alliance qui aura marqué la vie politique pendant plusieurs décennies avant de se faire damer le pion par les islamistes.
Reconduit par Mohammed VI, le chef du gouvernement marocain Abdelilah Benkirane devra mener à bien les chantiers déjà lancés, mais aussi ouvrir de nouveaux fronts, et non des moindres.
Les dernières élections législatives ont consacré l’entrée du royaume marocain dans l’ère de la bipolarisation, au détriment de la totalité des partis traditionnels, réduits désormais au rang de simples forces d’appoint pour le PJD et le PAM.
Onze jours après sa nomination en tant que chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane n’en est qu’au début de ses consultations pour former sa majorité. Les alliances les plus inattendues commencent à apparaître.
Elle a 21 ans, elle est élue sous la bannière du PAM et surtout, elle est la fille d’un influent parlementaire de la ville de Ouezzane. Mais ses débuts en politique ne sont pas sans fracas.
Sur un ton sévère, Mohammed VI a appelé vendredi les nouveaux députés et les fonctionnaires du royaume à assumer leurs devoirs envers les Marocains. « Sans citoyen, point d’administration », a-t-il martelé.
Après la démission surprise de leur chef, Salaheddine Mezouar, les libéraux du RNI ont sollicité mercredi Aziz Akhannouch pour lui succéder, dans l’attente d’un congrès extraordinaire qui aura lieu le 29 octobre. Retour sur le parcours d’un patron devenu ministre et, prochainement, chef de parti.
Sans surprise, le chef du PJD, vainqueur des législatives du 7 octobre, a été reconduit comme chef du gouvernement. Prochaine étape : formation de son équipe ministérielle.
Les formations historiques ont cédé la place aux deux partis vainqueurs des élections du 7 octobre, confirmant la polarisation du parlement marocain. Jeune Afrique passe en revue les tops, les flops et les alliances à venir.
Le lendemain de l’annonce des résultats des législatives du 7 octobre, le secrétaire général du Rassemblement national des indépendants (RNI) a présenté sa démission à ses collègues du bureau politique. Le président de la Cop22 dit assumer la débâcle de son parti.
Les résultats provisoires publiés par les autorités marocaines montrent que peu d’électeurs s’étaient déplacés à 17 heures, deux heures avant la fermeture des bureaux de vote.
La première tendance du vote vient de tomber. Mais il faudra attendre la fin de la journée car beaucoup de Marocains ne prennent le chemin des urnes qu’après la prière du vendredi et à la sortie des bureaux.
Les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures du matin pour accueillir les 16 millions d’électeurs marocains. Les premières tendances commenceront à tomber ce soir-même.
Le Rassemblement national des indépendants (RNI) a débarqué en force mercredi à Guelmim, au sud du Maroc, pour soutenir la candidature d’une des stars du parti : la ministre M’barka Bouaida. Jeune Afrique a été du voyage.
Le PJD a changé la donne dans cette ville qui donnait historiquement sa voix aux socialistes de l’USFP. S’il est assuré d’y gagner les législatives ce 7 octobre, le taux de participation, lui, ne cesse de reculer.
Les législatives du 7 octobre se dérouleront selon un scrutin de liste à un tour, à la représentation proportionnelle et avec un seuil électoral de 3 % (nombre minimum de voix qu’un parti doit s’assurer afin d’accéder au Parlement).
Abdelali Hamidine, 45 ans, vice-président du conseil national du PJD, qui compte 107 députés. Objectif : plus de 115 sièges, « arriver premier » et diriger à nouveau le gouvernement.
À 62 ans, Driss Lachgar est le premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), 42 députés. Objectif : demeurer le premier parti de gauche et participer au gouvernement, en appoint du PAM
Ilyas El Omari est Secrétaire général du Parti Authenticité et Modernité (PAM) et président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, il compte 48 députés. Objectif : « Dépasser la barre des 100 », battre le PJD et diriger le prochain gouvernement
Hamid Chabat est secrétaire général de l’Istiqlal (60 députés). Objectif : 85 à 90 sièges et « créer la surprise ». Se sait indispensable à qui voudra gouverner – le PJD ou le PAM – à ses conditions
Mohamed Hassad, 63 ans, est ministre de l’Intérieur depuis trois ans. Objectif de cet ingénieur diplômé de Polytechnique et des Ponts et Chaussées, ex-PDG de la RAM et ancien wali : réussir « ses » premières élections.
Ce vendredi 7 octobre, les Marocains élisent le parti qui dirigera le prochain gouvernement pour une durée de cinq ans. Entre les deux favoris, les islamistes du PJD et les libéraux du PAM, la lutte est féroce.
Comme à chaque scrutin électoral, la capitale du Sahara sera disputée par les seigneurs locaux. Soutenus par une légitimité tribale, une manne financière et la confiance du Makhzen, ils tenteront d’élargir leur domination sur la ville.
Ville des grands chantiers royaux, Tanger représente une des plus importantes arènes électorales du scrutin du 7 octobre. Le match opposera l’islamiste Najib Boulif, le pamiste Fouad El Omari et l’istiqlalien Hicham Tamsamani.
Ancien fief istiqlalien, la ville ocre est devenue le champ de bataille des islamistes, des Pamistes et des Rnistes de Salaheddine Mezouar. Pour quel dénouement le 7 octobre ?
À Casablanca, le PJD veut poursuivre sa conquête des espaces urbains. Il aura en face de lui le PAM, mais aussi d’autres gros calibres de l’Istiqlal et du RNI.