Lors de ses vœux de fin d’année, samedi, le président rwandais a de nouveau attribué à Kinshasa « l’entière responsabilité » des tensions entre les deux pays.
C’est la seconde fois que le gouvernement rwandais se plaint d’une telle intrusion alors que les tensions restent particulièrement vives entre les deux voisins depuis la nouvelle offensive du M23 dans l’est de la RDC.
Alors que le M23 a annoncé qu’il se retirait de Kibumba, localité située près de Goma, dans l’Est, le ministre congolais de la Défense, Gilbert Kabanda Kurhenga, a déclaré mardi qu’il fallait « construire une armée pour protéger » le pays.
Ses relations avec Félix Tshisekedi et Joseph Kabila, ses éventuelles alliances avec d’autres candidats, le conflit avec le M23… Désormais engagé dans la course à la magistrature suprême, l’ancien gouverneur du Katanga se dévoile en exclusivité pour Jeune Afrique.
Après une annulation en juin dernier, le souverain pontife se rendra en Afrique en début d’année, notamment dans une RDC toujours secouée par des violences dans l’Est.
Le 23 décembre, les rebelles du M23 ont annoncé leur retrait de Kibumba, l’un des derniers bastions qu’ils avaient conquis. Un « geste de bonne volonté », selon le mouvement, qui s’inscrit dans le cadre d’un nouveau calendrier discrètement négocié.
Le groupe d’experts évoque l’existence de « preuves substantielles » sur « l’intervention directe des forces de défense rwandaises » en RDC aux côtés des rebelles du M23, ou pour combattre les FDLR accusées de collaborer avec l’armée congolaise.
Kinshasa avait pressé le Conseil de sécurité d’agir, affirmant que ces restrictions empêchaient les militaires congolais de protéger les civils face au M23.
Dans un communiqué puis par la voix de sa secrétaire d’État auprès de la ministre des Affaires étrangères, la France a condamné l’appui de Kigali à la rébellion du M23. Paris dit néanmoins vouloir « parler avec tout le monde » pour « trouver une solution ».
Ils se battent pour l’État de droit, la préservation de l’environnement, l’innovation et la recherche, une finance plus solidaire, l’émergence d’industries culturelles et créatives… Portrait de trente personnalités qui incarnent l’avenir du continent.
Passé au sein de différentes rébellions au cours des 30 dernières années, le mystérieux « général » est toujours à la tête du M23, groupe armé de nouveau aux portes de Goma.
Arrivé dans la soirée du 11 décembre aux États-Unis, où il doit participer à l’« US Africa Leaders Summit 2022 », le président congolais entend poursuivre sa bataille diplomatique avec son homologue rwandais, qu’il accuse de soutenir les rebelles.
Si le président Joe Biden n’a, pour l’instant, promis aucun tête-à-tête, la seconde édition de cette rencontre, lancée en 2014 par Barack Obama, promet déjà de faire l’objet d’intenses campagnes de lobbying.
Le président congolais Félix Tshisekedi a fustigé samedi 10 décembre des « velléités expansionnistes du Rwanda », qu’il a de nouveau accusé de soutenir le M23.
Alors que les rebelles du M23 sont de nouveau accusés d’avoir commis des massacres dans le Nord-Kivu et qu’ils ne se sont toujours pas retirés des zones sous leur contrôle, le dirigeant de l’aile politique du mouvement, Bertrand Bisimwa, se défend et accuse Kinshasa de ne pas avoir tenu ses engagements.
Une enquête préliminaire de l’ONU accuse aussi la rébellion d’avoir commis viols et pillages, les 29 et 30 novembre, dans deux villages de l’est de la RDC, en représailles à des affrontements avec des groupes armés.
Un premier contingent a été déployé dans l’est de la RDC dans le cadre de la force régionale de l’EAC. Sa mission : « imposer la paix » face au M23. Une véritable gageure dans une zone où tant de pays ont des intérêts particuliers.
Alors que de violents affrontements ont encore opposé plusieurs groupes armés à la rébellion dans l’est du pays, le M23 a fait cette annonce le 6 décembre.
Des marches ont été organisées dimanche 4 décembre par l’Église catholique pour protester contre les violences dans l’est de la RDC, où la rébellion du M23 campe sur ses positions, cinq jours après un massacre de civils dont l’accuse Kinshasa.
Un deuil national de trois jours a débuté samedi 3 décembre en RDC après le massacre présumé de civils dans l’est du pays. Le gouvernement évoque désormais un bilan de plus d’une centaine de morts.
Au moins 50 personnes auraient été tuées à Kisheshe, à 70 km au nord de Goma, dans l’est du pays. Le mouvement rebelle a rejeté les accusations de l’armée congolaise.
La trêve obtenue au sommet de Luanda, le 23 novembre, n’aura duré que cinq jours. Les combats ont repris ce 1er décembre, à 70 kilomètres au nord de Goma.
Deux jours après l’annonce faite à Luanda de la mise en place d’un cessez-le-feu dès ce 25 novembre au soir, les espoirs d’un apaisement du conflit sont grands. Mais beaucoup doutent que cet accord sera respecté.
Face au groupe armé et au Rwanda, qu’il accuse de soutenir les rebelles, le chef de l’État congolais oscille entre la manière forte et le dialogue. L’issue de cette crise pourrait se révéler déterminante pour la présidentielle de 2023.
Alors que les premiers contingents kényans de la force régionale sont arrivés à Goma, le président français plaide en coulisses pour que l’Union européenne leur apporte un soutien financier.
Plusieurs initiatives diplomatiques ont été lancées pour faire taire les armes. Le président kényan William Ruto doit s’entretenir ce 21 novembre à Kinshasa avec son homologue congolais Félix Tshisekedi.
Le président congolais reste sur une ligne dure face au Rwanda, qu’il accuse de soutenir le M23. Pour gérer ce dossier hautement sensible, il compose depuis des mois avec un entourage où se côtoient des partisans d’une position ferme et d’autres, favorables à une posture plus ouverte vis-à-vis de Kigali.
Depuis la reprise des combats, le 20 octobre, la ligne de front n’a cessé de se rapprocher du chef-lieu du Nord-Kivu. Alors que le dialogue avec les groupes armés doit reprendre à Nairobi dans moins d’une semaine, jusqu’où iront les rebelles ?
Kinshasa reproche à l’ONU de l’avoir placé sur « une liste noire » qui l’empêcherait de s’armer pour lutter contre les groupes rebelles. Mais qu’en est-il réellement, alors que le M23 est désormais à une quinzaine de kilomètres de Goma ? JA tente de démêler le vrai du faux.