Après une première tentative en avril, un second round de négociations doit s’ouvrir prochainement dans la capitale kényane pour tenter de résoudre le conflit lié à la résurgence de la rébellion du M23 dans l’est de la RDC.
L’armée congolaise et les rebelles du M23 continuaient de s’affronter ce vendredi dans l’est du pays, tandis que le président angolais, João Lourenço, attendu ce samedi à Kinshasa, arrivait au Rwanda pour rencontrer Paul Kagame. Et que des soldats kényans étaient dépêchés en renfort.
Alors que la tension reste forte depuis la reprise des combats entre le M23 et l’armée congolaise, le président bissau-guinéen s’apprête à se rendre à Kinshasa et Kigali.
Les pourparlers doivent reprendre le 16 novembre à Nairobi, et les rebelles espèrent toujours contraindre le gouvernement à leur faire une place à la table des négociations. Mais pour le moment, Félix Tshisekedi dit non.
Dans un courrier adressé le 4 novembre à son homologue congolais, le ministre des Affaires étrangères proteste contre « le harcèlement croissant de Rwandais vivant en RDC ». Deux personnalités seraient incarcérées dans les locaux des services de renseignement.
Des centaines de jeunes Congolais se sont portés volontaires pour s’enrôler dans l’armée et combattre les rebelles du M23 qui gagnent du terrain dans l’est de la RDC.
Le ministre congolais de la Communication précise la position de Kinshasa dans la nouvelle crise avec le Rwanda. Et revient notamment sur l’appel de Félix Tshisekedi à la mobilisation de la jeunesse et à l’enrôlement dans l’armée pour combattre le M23.
Dans une allocution télévisée, le président congolais a appelé ce jeudi 3 novembre la jeunesse de son pays à « s’organiser en groupes de vigilance » face au M23 qui, a-t-il réaffirmé, bénéficie de « l’appui du Rwanda ».
Deux jours après avoir quitté Kinshasa à la suite de son renvoi du pays, le désormais « ex- » ambassadeur du Rwanda en RDC s’exprime sur la crise entre les deux voisins.
Pendant que les combats entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise se multiplient ces derniers jours, un ballet diplomatique s’est engagé en coulisses afin de tenter de rouvrir les discussions entre les présidents congolais et rwandais.
Les affrontements entre les forces armées congolaises et le mouvement rebelle, qui ont repris le 20 octobre au nord de Goma, se sont intensifiés le 27 octobre à proximité d’un axe stratégique de cette partie du pays.
Secoués par des manifestations d’une intensité inédite au mois de juillet, les Casques bleus se savent poussés vers la sortie. Dans la région, où une partie de la population réclame leur départ anticipé, le point de non-retour pourrait bien avoir été atteint.
Steve Wembi n’a pas donné de nouvelles depuis qu’il a été recherché par des agents se présentant comme appartenant à l’Agence nationale des renseignements, le 24 octobre. Alors que le M23 a lancé une nouvelle offensive dans l’Est, l’exécutif congolais a intimé aux journalistes de tenir le « front médiatique ».
Des responsables militaires et des habitants ont affirmé que le M23 contrôlait dimanche 23 octobre le village de Ntamugenga, une cible stratégique proche de la grande route menant à Goma.
Déterminé à obtenir une condamnation diplomatique du Rwanda, qu’il a de nouveau accusé de soutenir le M23 à la tribune de l’ONU, Félix Tshisekedi peine pour l’instant à obtenir gain de cause.
Selon les informations de Jeune Afrique, la Direction générale de la sécurité extérieure mène une médiation dans la crise entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda.
Pour la première fois depuis son acquittement, l’ancien directeur de cabinet de Félix Tshisekedi se rend dans cette région en proie à de violents conflits. Le but du déplacement du natif de Bukavu n’est pas seulement sécuritaire, mais éminemment politique.
L’ACTU VUE PAR… Chaque semaine, Jeune Afrique invite une personnalité à décrypter un sujet d’actualité. De retour à Kigali après une tournée des festivals en France, le rappeur et écrivain franco-rwandais revient notamment sur la montée des tensions dans l’est de la RDC.
Après s’être rendu à Pretoria et Kinshasa, le secrétaire d’État américain Antony Blinken était en visite au Rwanda. Avec le président Paul Kagame, il a notamment discuté des allégations de soutien que le Rwanda apporterait au M23 et de celui que la RDC apporterait aux FDLR.
Un rapport d’experts missionnés par les Nations unies, transmis au Conseil de sécurité, affirme que l’armée rwandaise a lancé des attaques directement et en soutien à des groupes armés, depuis novembre 2021.
Récemment épinglée par le président du Sénat, la mission onusienne a adressé une note verbale au gouvernement afin de dénoncer les « discours hostiles » de certains représentants de l’État.
À l’heure où une force régionale doit être déployée pour combattre les groupes armés dans l’est du pays, les Congolais suspectent le Rwanda et l’Ouganda de jouer double jeu.
Aucun communiqué final n’a été publié à l’issue de l’entretien entre les deux chefs d’État, mais des points importants ont été évoqués, ainsi qu’en atteste la feuille de route rédigée à Luanda.
Peu importent les dénégations de Kigali. Les autorités congolaises sont convaincues que leur voisin soutient le M23, rébellion de nouveau active dans l’Est. Christophe Lutundula, ministre congolais des Affaires étrangères, s’en explique pour Jeune Afrique.
Cette force devrait être « opérationnelle dans les prochaines semaines » et ne pas compter d’éléments rwandais en son sein. Elle sera placée sous commandement militaire du Kenya.
L’avenir politique du président congolais pourrait se jouer sur le front opposant son armée aux rebelles du M23, qu’il estime soutenus par Kigali. Une victoire ferait certainement grimper sa cote de popularité.
Les rebelles du M23 ont attaqué dimanche la ville de Bunagana, dans le Nord-Kivu. C’est là que se trouvait leur fief jusqu’en 2013. L’armée congolaise a de nouveau accusé Kigali de leur apporter son soutien.
La résurgence du Mouvement du 23 mars, l’ancienne rébellion tutsi, installée à l’est du pays, a été le sujet de vives discussions entre le président Félix Tshisekedi et son homologue congolais Denis Sassou Nguesso.
En plein bras de fer diplomatique entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame, le gouvernement congolais accuse et met en garde le Rwanda, qu’il soupçonne de soutenir le M23. Un courrier que Jeune Afrique a pu consulter.
En marge de la signature du traité d’adhésion de la RDC à l’EAC, Félix Tshisekedi, Paul Kagame, Yoweri Museveni et Uhuru Kenyatta se sont discrètement retrouvés.