Face à la crise qui secoue depuis plusieurs mois les régions anglophones, Paul Biya enjoint l’armée de combattre « sans états d’âme » ceux qu’il qualifie de « terroristes ». Dans une tribune écrite à Buéa, au pied du Mont Cameroun, l’écrivain camerounais Patrice Nganang propose une autre voie.
Le président camerounais Paul Biya s’est exprimé jeudi soir sur la mort de six militaires tués par des séparatistes présumés en zone anglophone. Un an après le début de la crise, le gouvernement peine toujours à apaiser les tensions et les revendications séparatistes.
L’attaque, qui a eu lieu dans le sud-ouest anglophone du Cameroun dans la nuit de mercredi à jeudi, est attribuée par le gouvernement à des militants séparatistes radicaux.
« Blocus » de l’Assemblée, appel au dialogue et à une amnistie générale, libération des détenus… En cette fin novembre, le Social democratic front (SDF, opposition) a entamé un bras-de-fer avec le pouvoir camerounais, espérant reprendre la main dans la crise anglophone, alors que les extrémistes sécessionnistes semblaient occuper le devant de la scène.
Un gendarme a été abattu ce lundi 6 novembre à Jakiri, dans le nord-ouest anglophone du Cameroun. Une source proche des autorités régionales évoque une attaque de « sécessionnistes ».
D’un côté, une incroyable diversité. De l’autre, un malaise évident sur fond de repli communautaire et de rivalités régionalistes qu’exacerbe l’approche de la présidentielle.
Le gouvernement camerounais a annoncé la suspension d’International Crisis Group, suite à la publication d’un rapport titré « Cameroun : l’aggravation de la crise anglophone requiert des mesures fortes ». Une mesure qui risque de marginaliser le pays sur la scène internationale.
La présidentielle camerounaise, prévue en octobre 2018, aura lieu dans moins d’un an. Une éternité, si l’on s’attache à la brûlante actualité du pays. Pourtant, de nombreux candidats se sont déjà déclarés, espérant concilier départ précoce et présence dans le sprint final.
La crise, d’abord sociale, qui s’est muée en conflit politique au Cameroun suscite inquiétudes à l’intérieur et au-delà devant la montée des périls. Comment en est-on arrivé là ?
La colère gronde dans les deux provinces qui ont symboliquement proclamé leur indépendance le 1er octobre. Elle a pris de court la classe politique traditionnelle. Du côté du pouvoir comme de l’opposition, les « durs » tiennent le haut du pavé.
Avocat anglophone et figure de la lutte anticorruption, il s’est longtemps tenu à distance de la politique, mais a décidé, à 65 ans, de se lancer dans la course. Il a choisi Jeune Afrique pour l’annoncer.
Célèbre avocat camerounais, héraut de la lutte contre la corruption, Akere Muna a déclaré sa candidature à l’élection présidentielle de 2018 dans la dernière édition de Jeune Afrique, parue ce weekend. Une annonce suivie de la diffusion d’un enregistrement sur les réseaux sociaux ce dimanche 8 octobre.
En route pour New York, Paul Biya n’en a pas moins gardé en tête les dossiers chauds du moment : la crise anglophone ainsi que le remaniement gouvernemental qu’il envisage d’ici à novembre et en vue duquel il multiplie les consultations.
Près d’un an après son déclenchement, la crise anglophone embarrasse toujours au plus haut sommet de l’État. La décision de libérer les meneurs de la contestation, si elle a permis d’apaiser les esprits, n’a rien résolu. Et la présidentielle de 2018 approche…
Alors que la présidentielle doit se dérouler en octobre 2018, le nom du natif du Nord-Ouest revient avec insistance dans la liste des candidats potentiels. Mais cet exilé peine à convaincre.
Serge Espoir Matomba a été désigné le 10 juin candidat à la présidentielle 2018 par son parti, le Peuple uni pour la rénovation sociale (Purs). Portrait d’un trentenaire ambitieux, lancé à l’assaut du palais d’Etoudi.
Avocat et figure de proue de la lutte anticorruption depuis plus de quinze ans, Akere Muna est familier des arcanes de la vie politique. Mais quand ses proches le pressent de concourir à la magistrature suprême, l’intéressé, prudent, souhaite y réfléchir à deux fois.
L’ex-ministre camerounais délégué à la Justice est parvenu à s’imposer comme le meilleur opposant de Paul Biya. Si la route est encore longue avant la présidentielle de 2018, il est déjà sur le pied de guerre.
Dans une vidéo publiée sur sa chaîne Youtube, l’humoriste Dieudonné M’Bala M’Bala annonce sa candidature à l’élection présidentielle de 2018, au Cameroun.
Candidat ou pas ? Modification de la Constitution ou non ? Présidentielle anticipée ou maintenue en 2018 ? Paul Biya prend son temps pour trancher. Et laisse les prétendants à sa succession se déchirer. Analyse.
Près de 10 000 partisans ont ovationné l’opposant camerounais à Bafoussam, le 21 novembre. Faisant fi des freins administratifs qu’il rencontre, le chef de file du MRC s’affirme en présidentiable.
La Cour suprême du Cameroun, au bout d’une lecture des résultats de la présidentielle qui a duré huit heures, a proclamé Paul Biya élu pour un sixième mandat. La fin d’une élection sans suspense ? Pas sûr, certains opposants menaçant de descendre dans les rues pour contester la nouvelle victoire du « Sphinx d’Etoudi ».
L’élection présidentielle camerounaise s’est déroulée dans un climat électrique. De nombreux témoignages mettent en avant des cas de bourrages d’urnes présumés ou d’irrégularités flagrantes. Dans certains bureaux, le vote a commencé avec beaucoup de retard tandis que dans d’autres, le dépouillement débutait avant même la fermeture des opérations de vote, à 18 heures. Reportage.
Le 9 octobre, Paul Biya, 78 ans, chef de l’État depuis 1982, a brigué sans risque un nouveau septennat. Cet homme énigmatique, que la stabilité de son pays obsède au point de défier l’usure du temps, en est convaincu : les Camerounais ne sont pas encore mûrs pour le changement. Une certitude discutable, qui dissimule une angoisse bien réelle : celle de devoir un jour quitter le pouvoir…