Après les échecs d’avril et de juillet, le pouvoir algérien tente d’imposer une nouvelle élection présidentielle le 12 décembre prochain. Les Algériens, mobilisés depuis plus de sept mois, la rejettent.
Pour le patron de l’armée, Ahmed Gaïd Salah, la tenue d’une présidentielle – fixée au 12 décembre – est la seule solution pour sortir de l’impasse politique. Et gare à celui qui tenterait d’en entraver le déroulement.
Après le retour en grâce de Belkacem Zeghmati, ancien procureur d’Alger, nommé garde des Sceaux le 1er août, c’est un autre banni de l’ère Bouteflika qui réapparaît : Mohamed Charfi, récemment nommé à la tête de l’Autorité nationale indépendante des élections.
Au lendemain des peines de 15 à 20 ans de prison prononcées par le tribunal militaire de Blida contre Saïd Bouteflika et six autres prévenus, l’avocat de l’un de ces derniers, en l’occurrence le général « Toufik », ancien chef tout-puissant des renseignements, décrypte pour Jeune Afrique ce procès historique qui s’est tenu à huis clos.
L’opposant Karim Tabbou, figure du mouvement de contestation qui agite l’Algérie depuis sept mois, a été libéré ce mercredi après avoir été placé en détention le 12 septembre à la suite à son inculpation pour « atteinte au moral de l’armée », selon un de ses avocats.
Un tribunal militaire algérien a condamné à 15 ans de prison Saïd Bouteflika, le général Mohamed Mediene – dit « Toufik » -, son successeur à la tête du renseignement Athmane Tartag et Louisa Hanoune, pour « atteinte à l’autorité de l’armée » et « complot contre l’autorité de l’État ».
Le procès de Saïd Bouteflika, frère et conseiller du président déchu Abdelaziz Bouteflika, ainsi que de deux anciens chefs du renseignement, les généraux Toufik et Tartag, et de Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, a débuté lundi à Blida, au sud d’Alger.
La date du scrutin présidentiel a été officiellement fixée au 12 décembre par le chef de l’État par intérim Abdelkader Bensalah. Si la rue et l’opposition estiment que les conditions ne sont pas réunies, certains responsables et courants politiques semblent se résoudre à ce nouveau calendrier.
La 30e manifestation estudiantine hebdomadaire s’est tenue mardi 17 septembre à Alger et dans d’autres villes du pays. Malgré quelques arrestations et l’annonce de la tenue de l’élection présidentielle mi-décembre, la mobilisation ne faiblit pas. Explications.
Interpellé mercredi 11 septembre, l’opposant Karim Tabbou a été inculpé, après vingt-quatre heures de garde à vue, pour « atteinte au moral de l’armée ». Il a été placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Koléa, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest d’Alger. Son incarcération intervient à la veille du 30e vendredi consécutif de manifestations.
Alors que beaucoup de hauts dirigeants qui l’ont côtoyé ont été envoyés en prison, Baha Eddine Tliba, député du FLN et milliardaire aux grandes largesses, semble bénéficier d’une immunité suspecte. En raison de sa proximité avec le général Ahmed Gaïd Salah ?
La police a empêché, jeudi à Béjaïa (Kabylie), la tenue d’une réunion organisée par le Rassemblement action jeunesse (RAJ), une association citoyenne en pointe dans le mouvement de contestation en Algérie.
Son arrestation en mars a symbolisé le démantèlement du système Bouteflika. Mais pour son entourage, l’homme d’affaires Ali Haddad est victime d’une cabale politique.
Ahmed Reda Benchemsi, le directeur de la communication de l’ONG Human Rights Watch (HRW) pour la zone Maghreb-Moyen-Orient, revient sur son arrestation et son expulsion lors de sa dernière mission en Algérie, tout en livrant un diagnostic inquiétant sur l’évolution de la situation dans le pays.
La date de la présidentielle devant permettre d’élire en Algérie un successeur à Abdelaziz Bouteflika doit être annoncée le 15 septembre, a réclamé lundi le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, actuel homme fort du pays.
L’Algérie doit faire du sud de son territoire et de l’aménagement de ce dernier l’instrument de son décollage économique, s’ouvrant à l’Afrique de l’Ouest notamment grâce au projet de la route transsaharienne.
Leur animosité réciproque était un secret de polichinelle. Depuis quelques semaines, le général à la retraite Khaled Nezzar, ex-ministre de la Défense, règle ses comptes avec Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée et vice-ministre de la Défense. Publiquement, et à l’arme lourde.
La vague d’interpellations visant les hommes d’affaires les plus influents du pays porte un coup dur à l’économie nationale, qui était déjà dans une mauvaise passe.
Les arrestations de dirigeants du secteur privé et l’attente de décisions sur l’importation d’intrants mettent plusieurs filières dans des situations délicates.
Les préparatifs de la présidentielle devant élire un successeur à Abdelaziz Bouteflika doivent «s’accélérer» et commencer «dans les semaines à venir», a estimé lundi le chef d’état-major de l’armée face au refus toujours opposé par le mouvement de contestation.
Après la chute, la prison. L’ancien ministre du Travail (2002-2013) et de la Justice (2013-2019), Tayeb Louh, a été transféré jeudi 22 août à la prison d’El Harrach, où il rejoint plusieurs de ses ex-collègues au gouvernement.
Le président par intérim Abdelkader Bensalah, guidé par le chef de l’état-major, mène une vague de limogeages au sein de l’administration, notamment dans le secteur de la justice. Un moyen de se libérer des cercles de l’ex-président Bouteflika, mais aussi de s’entourer de cadres fidèles, selon le chercheur Moussaab Hammoudi.
Une présidentielle, sous certaines conditions, est la meilleure solution pour sortir l’Algérie de la crise née du mouvement de contestation en cours depuis février, a estimé mercredi Ali Benflis, ex-Premier ministre puis principal adversaire électoral du président déchu Abdelaziz Bouteflika.
La nomination d’Abderrahmane Benkhelfa à la tête du ministère des Finances, en mai 2015, a été aussi soudaine que son limogeage, moins de treize mois plus tard. L’expert financier revient pour Jeune Afrique sur cette brève mais intense expérience.
Jeudi 8 août, l’accès à Youtube et à plusieurs services de Google est resté bloqué pendant plusieurs heures en Algérie, coïncidant avec la diffusion d’un message vidéo de Khaled Nezzar, ancien ministre de la Défense et ex-chef d’état-major de l’armée, adressé aux militaires algériens.
Alors que le président par intérim Abdelkader Bensalah avait accepté les préalables au dialogue politique fixés par l’instance de médiation, le général Ahmed Gaïd Salah les a balayés, et a réitéré jeudi 8 août son appel à une élection présidentielle dans les plus brefs délais.
Alors que le panel de médiation conduit par Karim Younès a annoncé pour mercredi le début de ses consultations avec « les acteurs du hirak », Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), explique pourquoi il a quitté cette instance et dénonce la proximité de cette dernière avec le pouvoir.
Le tribunal militaire de Blida a lancé un mandat d’arrêt international contre l’ancien ministre de la Défense et ex-chef d’état-major de l’armée algérienne Khaled Nezzar, accusé notamment de « complot », a annoncé mardi la télévision nationale.
Deux anciens ministres algériens en poste sous l’ex-président Abdelaziz Bouteflika ont été placés lundi en détention provisoire après avoir été poursuivis pour « dilapidation de deniers publics » notamment, a annoncé la télévision publique.