Samedi 15 juin, plusieurs organisations se sont retrouvées pour établir la « feuille de route de la société civile », avec l’objectif de sortir le pays de l’impasse. Si cette conférence nationale a abouti à des revendications consensuelles, les critiques ne manquent pas.
Le juge d’instruction du tribunal militaire de Blida a décidé mercredi soir du maintien en détention provisoire de la cheffe du Parti des travailleurs (PT) Louisa Hanoune, accusée de « complot » contre l’État. Sa formation dénonce cette décision et alarme sur l’état de santé de la secrétaire générale.
Avec son documentaire « Fragments de rêves », un temps censuré, Bahïa Bencheikh-El-Fegoun ausculte la lame de fond qui traverse la société algérienne depuis 2011.
Personne ne sera épargné par les enquêtes en cours dans des affaires de corruption et « l’heure des comptes » a sonné, a affirmé lundi le chef d’état-major de l’armée algérienne, le général Ahmed Gaïd Salah, attribuant la crise économique aux malversations sous l’ère Bouteflika.
La mise en détention provisoire des anciens chefs de gouvernement Ouyahia et Sellal, ainsi que du ministre Benyounès, de l’ex-candidat à la présidentielle Ali Ghediri et de l’hommes d’affaires Mahieddine Tahkout, constitue le troisième volet d’une vaste purge opérée depuis début avril dans les secteurs économique et politique algériens.
Depuis la démission d’Abdelaziz Bouteflika, le 2 avril dernier, les personnalités réputées proches de l’ancien président sont inquiétées les unes après les autres. Purge salutaire ou chasse aux sorcières ?
Le secrétaire général du RCD, Mohcine Belabbas, dénonce la mainmise du chef d’état-major de l’armée sur la vie politique. Et détaille sa feuille de route pour une transition démocratique pacifique.
De l’Algérie au Soudan, les acteurs des contestations s’autodésignent comme des « militants du hirak », un concept qui produit des jeunes leaders novices qui ne sont pas vénérés. Et génère des fraternités et des coalitions improbables.
Dans cette Algérie qui se veut démocratique, mourir en prison pour ses idées est inadmissible, comme le démontre le décès de l’Algérien Kamel Eddine Fekhar, un militant des droits de l’homme.
Après s’être disputé les commandes du Front de libération nationale (FLN), Mohamed Djemaï, récemment élu secrétaire général du parti historique, et Mouad Bouchareb, coordinateur par intérim de la formation et occupant du Perchoir, s’opposent désormais à l’Assemblée populaire nationale (APN), où le premier cherche à faire tomber le second.
Le récent placement en détention provisoire de plusieurs activistes ou personnalités politiques suscite des interrogations, tant cette mesure judiciaire dérogatoire est en général réservée aux crimes les plus graves.
Planche à billets, non-convertibilité du dinar, mode de gouvernance… L’ex-ministre des Finances Abderrahmane Benkhalfa évoque les multiples blocages de l’économie algérienne.
Alors que les manifestants continuent de battre le pavé, la paralysie de l’activité économique enfonce un peu plus le pays dans la crise. Et laisse craindre une rentrée très agitée.
Ali Ghediri, général à la retraite et ex-candidat à l’élection présidentielle, continue d’appeler à l’organisation d’un scrutin « dans un bref délai », première étape selon lui d’un changement profond du système. L’ancien militaire se montre en revanche très prudent dès qu’il s’agit d’évoquer le rôle du chef d’état-major dans la transition. Interview exclusive.
Au cours de ses 14 allocutions prononcées depuis le remplacement d’Abdelaziz Bouteflika, le chef d’état-major de l’armée algérienne n’a notamment jamais employé le terme « démocratie », tandis qu’il a évoqué l’« armée » et le « peuple » à respectivement 89 et 68 reprises.
Les dossiers de 12 anciens hauts responsables, parmi lesquels les ex-Premiers ministres Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia, ont été transmis à la Cour suprême. C’est la première fois que des anciens chefs de gouvernement sont poursuivis par la justice dans des affaires de corruption.
Le Conseil Constitutionnel a fait état dimanche du dépôt de deux dossiers de candidature pour la présidentielle prévue le 4 juillet, un scrutin rejeté par la rue et dont la tenue reste incertaine.
Une mobilisation policière importante et de nombreuses arrestations sont observées à Alger depuis ce matin. Elles suscitent l’indignation des Algériens, en marche vers le 14e vendredi de manifestations contre le pouvoir en place.
Le chef de l’État Abdelkader Bensalah a réaffirmé à plusieurs reprises que l’élection présidentielle se tiendrait bien le 4 juillet, et le chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah a lui-même appelé à la tenue du scrutin. Alors que la rue et l’opposition demandent un report, aucun dossier de candidature n’avait été déposé devant le Conseil constitutionnel, à deux jours de la date butoir.
Dénonçant le « climat délétère » qui règne autour de l’élection du président du Forum des chefs d’entreprises, la principale association patronale algérienne, son président par intérim, Moncef Othmani, a annoncé sa démission.
Depuis la chute du clan Bouteflika, c’est le tout-puissant chef d’état-major de l’armée qui détient la réalité du pouvoir. Contre la volonté du peuple.
Retour à la case prison pour le général à la retraite Hocine Benhadid. Celui qu’on surnomme général Bazooka pour son franc-parler a été placé le 12 mai sous mandat de dépôt et inculpé pour atteinte au moral de l’armée et à la sécurité de l’État. Prélude à son arrestation, il avait été interrogé quelques jours plus tôt par la Sécurité intérieure.
Alors que la contestation populaire qui a poussé le président Abdelaziz Bouteflika à la démission ne faiblit pas, le chef d’état-major de l’armée Ahmed Gaïd Salah a pris les rênes du pouvoir, menant une purge moins motivée par la soif de justice que par sa propre survie et la volonté de revanche contre l’entourage de son ancien maître.
Depuis la démission de l’ex-président Bouteflika, le chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah mène une vaste purge contre des personnalités accusées de « complot contre l’autorité de l’État ». L’accusation se fonde principalement sur des contacts avec les réseaux de Saïd Bouteflika. Mais qui a rencontré qui ?
Le motif du limogeage de Benaïssa Ben Kathir, procureur général de la cour de justice d’Alger, Khaled el Bey, procureur de la République, et Mokhtar Rahmani, directeur général d’un organe anticorruption, n’a pas été précisé. Ces responsables avaient été nommés sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika.
La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a avoué avoir pris part à une « réunion consultative » avec Saïd Bouteflika, le frère cadet de l’ex-président, en présence du général Toufik, mais nie toute implication dans le « complot » dont ces derniers sont accusés.
L’ingérence croissante du commandement militaire dans les affaires politiques et judiciaires et dans la conduite de la transition rencontre une forte opposition populaire. Le mouvement de protestation, loin de s’essouffler, réclame régulièrement le départ des responsables mais aussi de l’état-major de l’armée. État des lieux.
Au moins 24 policiers ont été blessés, dont quatre grièvement, et une sous-préfecture a été incendiée, dans le centre de l’Algérie, lors de violences entre les forces de l’ordre et des chômeurs qui manifestaient, a-t-on appris mercredi 15 mai.
Le mouvement de contestation populaire ne faiblit pas mais peine à faire émerger des représentants, tandis que le chef d’état-major de l’armée est à la manœuvre pour tenter de garder la main.