Le Parlement algérien a officiellement confié mardi la présidence de la République au président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, pour un intérim de quatre-vingt-dix jours maximum. Portrait d’un fidèle de l’ex-président Bouteflika, pur produit du « système » dénoncé par la rue, à la tête du sénat depuis près de dix-sept ans.
Lâché de toutes parts sous la pression de la rue, Abdelaziz Bouteflika vit sans doute ses derniers jours à la tête de l’État. Tandis que son camp s’entre-déchire…
Le débat actuel dans le pays sur l’éventuelle application de l’article 102 de la Constitution, qui prévoit notamment la destitution du président en cas de confirmation « d’une maladie grave et durable », remet la santé du président au centre des discussions politiques.
Le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major, a appelé ce mardi à une sortie de crise par la voie de l’article 102 de la Constitution qui prévoit la destitution du président. Si ces déclarations tranchent avec ses précédentes prises de parole, elles cachent la volonté d’imposer l’armée comme « maître de la prochaine étape », explique à Jeune Afrique le chercheur Moussaab Hammoudi.
Dans un discours dont des extraits ont été diffusés à la télévision publique, le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée algérienne, a appelé à l’application de l’article 102 de la Constitution. Si le Conseil constitutionnel suit ses recommandations, cela ouvrirait la voie à une procédure d’empêchement d’Abdelaziz Bouteflika.
Une semaine après le début de la contestation contre un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika, une nouvelle journée de mobilisation a rassemblé vendredi 1er mars des centaines de milliers d’Algériens dans plusieurs villes du pays. Répondant à des appels sur les réseaux sociaux, les manifestants ont dénoncé la candidature du président à l’élection du 18 avril.
Animé par une loyauté sans faille envers le président algérien, qui brigue officiellement un cinquième mandat, le vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah, s’impose déjà comme le grand ordonnateur de l’ère post-Bouteflika.