Après le putsch mené le 18 août 2020 par les militaires du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) qui a poussé Ibrahim Boubacar Keïta à la démission, l’ancien colonel-major Bah N’Daw a été désigné président de la transition. Le colonel Assimi Goïta, chef de la junte, a pour sa part été désigné vice-président de la transition. Tous les deux ont été investis le 25 septembre et promis que la transition durerait, au maximum, dix-huit mois.
Déjà liée avec le Mali par des accords de coopération militaire, la Russie peut-elle profiter de la situation politique et sécuritaire pour avancer ses pions à Bamako ? Une frange de l’opinion publique malienne l’appelle en tout cas de ses vœux.
Une dizaine de chefs d’État ouest-africains arrivaient dimanche à Accra, la capitale du Ghana, pour trancher la question épineuse de leur réponse au nouveau coup de force des militaires maliens, lors d’un sommet extraordinaire.
La Cour constitutionnelle malienne a déclaré vendredi le colonel Assimi Goïta chef de l’État et président de la transition censée ramener les civils au pouvoir.
Si l’heure est encore aux pourparlers, les institutions régionales disposent de puissants instruments capables d’asphyxier économiquement le régime et le pays. Vont-ils y recourir ?
Incapable de répondre aux enjeux sécuritaires, l’armée malienne n’a pourtant pas hésité, une nouvelle fois, à entrer de force dans le jeu politique. Pour le pire.
Le vice-président de la transition a pris tout le monde de court en menant un deuxième coup d’État en neuf mois. Mais face à la pression internationale, jusqu’où pourra-t-il aller ?
Un temps tenu à l’écart du processus de transition, le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) pourrait accepter de proposer un nom pour le poste de Premier ministre. Et les militaires, très critiqués, auraient tout à y gagner.
En arrêtant le président et son Premier ministre – les contraignant à la démission -, les militaires ont vidé la transition de toute sa substance, ont mis en lumière leur mépris pour le peuple et se sont disqualifiés de la conduite des affaires du pays.
[5/5] Le vice-président Assimi Goïta a démis de leurs fonctions le président Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane, le 24 mai. Jeune Afrique raconte les coulisses de ce nouvel épisode décisif de la transition malienne.
Assimi Goïta a annoncé mardi 25 mai qu’il plaçait « hors de leurs prérogatives » le président Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane. Le vice-président de la transition affirme agir pour « préserver la charte de transition et défendre la République ».
Le président de la transition a été démis de ses fonctions par Assimi Goïta à quelques mois seulement des élections. Avant même ce coup de force, la marge de manœuvre de Bah N’Daw était étroite et les pressions très fortes.
Plus d’une semaine après la reconduction de Moctar Ouane au poste de Premier ministre, son nouveau gouvernement a été dévoilé. Les militaires s’y taillent la part du lion.
Figure controversée, ancien ministre devenu le fer de lance de l’opposition aux autorités de la transition après avoir combattu Ibrahim Boubacar Keïta, Choguel Maïga, l’un des leaders du M5-RFP, ne laisse personne indifférent. Portrait d’un trublion devenu l’un des acteurs centraux de la scène politique malienne.
Reconduit à la primature, Moctar Ouane a été chargé de former un nouveau gouvernement. Mais entre les exigences de la classe politique et les revendications des syndicats et de la société civile, l’équation s’avère difficile à résoudre.
L’instruction judiciaire sur les affrontements meurtriers entre manifestants et forces de l’ordre le 11 juillet 2020 à Bamako est toujours en cours. Et leurs victimes font l’objet d’une bataille très politique.
Prévue par l’accord d’Alger, la réforme territoriale, censée mettre en œuvre de nouvelles régions pour rapprocher l’administration et les services de base des citoyens, provoque de fortes tensions dans des localités qui s’estiment ignorées. D’autant que, derrière les enjeux territoriaux pointent les questions électorales.
L’appui aux nouvelles autorités, les conditions à poser à l’aide européenne, les conséquences pour le Sahel de la mort d’Idriss Déby… De passage à Bamako, le haut représentant de l’Union européenne (UE), Josep Borrell, s’est confié à Jeune Afrique.
Ensemble, ils ont porté la contestation contre IBK mais, depuis des mois, le Mouvement du 5 juin et l’influent religieux entretiennent des relations difficiles, sans parvenir à s’entendre sur la stratégie à adopter face aux autorités de la transition. Récit d’une rupture inéluctable.
Révision constitutionnelle, redécoupage territorial, lutte contre la corruption… Il reste moins d’un an au discret président de la transition, Bah N’Daw, à son vice-président, Assimi Goïta, et au chef du gouvernement, Moctar Ouane, pour mener à bien les réformes dont le pays a besoin. Et elles sont nombreuses.
Les anciens Premiers ministres Soumeylou Boubèye Maïga, Moussa Mara et Modibo Sidibé, l’homme d’affaires Aliou Boubacar Diallo… Plusieurs poids lourds préparent déjà l’élection prévue les 27 février et 13 mars 2022. Les partis eux-aussi s’organisent, comme le RPM, de l’ex-président IBK, et l’URD, du défunt Soumaïla Cissé.
Annoncé par les autorités de transition, le calendrier des prochaines élections suscite le débat au sein de la classe politique. Nombreux sont ceux qui l’estiment trop ambitieux, voire illégitime.
Le 9 mars, le ministre malien des Affaires étrangères, Zeïni Moulaye, et le président togolais Faure Gnassingbé ont échangé en marge de la réunion du Groupe de suivi et de soutien de la transition au Mali, qui avait débuté la veille à Lomé.
L’ex-Premier ministre malien Boubou Cissé n’est pas en fuite, mais « en lieu sûr » à Bamako, contrairement à ce que suggère la justice qui le met en cause comme le cerveau d’une tentative de renversement des autorités, ont indiqué ses avocats vendredi.
Les professionnels des médias au Mali se sont inquiétés dimanche des menaces que fait peser selon eux sur la liberté de la presse la restauration de l’état d’urgence, annoncée vendredi dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19.
Ibrahim Boubacar Keïta est rentré à Bamako, mercredi soir, après un séjour médical de près de deux mois à Abou Dhabi. L’ancien président malien a rejoint sa villa de Sébénikoro.
Le chef de l’État ghanéen, Nana Akufo-Addo, président en exercice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), est arrivé dimanche au Mali pour une visite officielle, cinq jours après la levée des sanctions ouest-africaines.
Arrêté le 18 août lors du coup d’État militaire, Boubou Cissé a été libéré en même temps que 11 autres personnalités civiles et militaires qui étaient détenues par la junte.
L’organisation ouest africaine a décidé de la levée des sanctions qui pesaient sur le Mali au lendemain de la nomination d’un gouvernement de transition. Celui-ci est composé de militaires, qui y tiennent plusieurs postes-clés, de membres de groupes armés, de technocrates et de quelques personnalités issues du M5.