Si le président sortant a très largement remporté le scrutin du 6 octobre dernier, le faible taux de participation traduit le désintérêt ou la défiance de nombreux citoyens à l’égard du processus électoral voire de la politique en général. Reportage à la sortie des bureaux de vote.
Si les candidats d’opposition, ou ceux qui n’ont pas pu se présenter, font régulièrement l’actualité tunisienne, les partisans du président sortant, qui brigue sa propre réélection, restent nombreux, et se recrutent dans différentes catégories de la population. Qui sont-ils et quel bilan tirent-ils du premier mandat de leur favori ?
Après avoir laissé planer le suspense, le chef de l’État tunisien a confirmé, le 19 juillet au soir, qu’il était candidat à un deuxième mandat. Pour l’occasion, Jeune Afrique republie un entretien d’octobre 2018, avec celui qui n’était encore que candidat à la présidentielle de 2019. L’occasion de mesurer le chemin parcouru… et de se souvenir de ce que promettait l’universitaire qui se disait « sans parti ».
Arrivé à la tête du Mouvement pour la société et la paix en 2023, pour succéder au charismatique Abderrezek Makri, Abdelaali Hassani sait que le scrutin présidentiel de cette année est presque joué d’avance. Mais il espère positionner son camp pour les législatives qui suivront.
Au terme de onze ans d’enquête, et après neuf ans de procès, les premières peines, allant de deux ans de prison à la peine de mort, ont été prononcées contre les vingt-trois prévenus, mais sans qu’on en connaisse le détail. Et l’identité des commanditaires demeure inconnue.
Difficile de succéder, à la tête de la centrale syndicale historique tunisienne, à des figures du calibre de Farhat Hached ou de Habib Achour. Devenu secrétaire général en 2011, Houcine Abassi a su accompagner la Tunisie post-Ben Ali et œuvrer à la préservation de la paix et de la cohésion sociales.
À un peu plus de six mois du scrutin, les rivaux du président – qui ne s’est pas officiellement déclaré – semblent hésiter à sortir du bois. Et certains candidats potentiels sont toujours en prison…
Alors que plusieurs opposants politiques emprisonnés ont entamé cette semaine une grève de la faim, à l’occasion du premier anniversaire de leur arrestation, familles et ONG appellent une nouvelle fois à leur remise en liberté.
Arrêtés il y a un an pour suspicion de complot contre la sûreté de l’État, plusieurs responsables de l’opposition entament une grève de la faim pour protester contre une « détention abusive ».
Poursuites judiciaires, redéfinition d’une ligne politique, choix de nouveaux dirigeants, difficultés financières… Le parti au référentiel islamique se cherche.
Il y a onze ans, l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd plongeait la Tunisie dans la stupeur. Très vite, les regards s’étaient tournés vers le parti islamiste Ennahdha, accusé de porter la responsabilité morale de ce crime. Mais à ce jour, le doute persiste sur l’identité des véritables commanditaires.
Le chef du parti Ennahdha écope de trois ans de prison supplémentaires pour « financement illégal » de son parti. Bête noire du président Kaïs Saïed, il purge déjà une peine de 15 mois de prison.
Sous le prétexte de contrôler les financements étrangers, un projet de loi prévoit de soumettre le tissu associatif à une série de contrôles et d’autorisations administratives. Un pas de plus vers la mise sous tutelle de la société civile ?
Les cinq évadés du 31 octobre ont tous été repris en moins d’une semaine. Mais les questions concernant les complicités qui ont rendu leur courte cavale possible restent, pour l’heure, sans réponses, même si plusieurs agents de l’administration pénitentiaire ont été placés en garde à vue.
Considérée comme l’ennemie numéro un du président, Abir Moussi a rejoint la longue liste des personnes incarcérées depuis le mois de février. Que leur reproche-t-on exactement ? Que reste-t-il de l’opposition ?
Placée sous mandat de dépôt au terme d’une garde à vue de quarante-huit heures, la dirigeante du Parti destourien libre (PDL) doit répondre de graves chefs d’accusation. Sans que son sort émeuve grand monde au sein de l’opinion publique.
La cheffe du Parti destourien libre a été placée en détention après avoir été arrêtée devant le palais présidentiel où elle comptait déposer des recours contre des décrets présidentiels.
Incarcéré depuis le mois d’avril, le chef historique du parti islamiste Ennahdha, âgé de 82 ans, a annoncé une grève de la faim de trois jours en soutien aux autres responsables politiques emprisonnés dans le pays.
Arrêté le 5 septembre, Mondher Ounissi assure la présidence d’Ennahdha depuis l’incarcération, en avril, de son chef historique Rached Ghannouchi, bête noire du président Kaïs Saïed.
Depuis l’incarcération du chef du parti d’opposition, Rached Ghannouchi en avril dernier, les autorités ont fermé les antennes du mouvement dans tout le pays.
Malgré le placement en détention, en avril, de son chef historique, Rached Ghannouchi, le parti islamiste tunisien tiendra son congrès en octobre. Son président par intérim l’assure : Ennahdha a changé et doit s’opposer aux « dérives » du président Kaïs Saïed.
Alors que le pays s’apprête à célébrer les 67 ans du Code du statut personnel, la Constitution adoptée en juillet 2022 suscite bien des appréhensions. Entretien avec l’universitaire Salsabil Klibi.
Les opposants au président Saïed ont célébré cet anniversaire en dénonçant « un coup d’État ». Quand Amnesty International parle d’ « accaparement du pouvoir ».
Il y a tout juste deux ans, Kaïs Saïed s’emparait de tous les pouvoirs. Aujourd’hui encore, la situation ubuesque dans laquelle est plongé le Bardo, le plus célèbre musée de Tunisie, est emblématique de l’engourdissement qui a frappé le pays.
Arrêté le 20 juin pour avoir moqué sur les ondes le délit d’outrage au chef de l’État, le journaliste a été libéré aujourd’hui, et annonce son intention de reprendre immédiatement ses émissions.
Arrêtés au cours des derniers mois sur ordre du président tunisien Kaïs Saïed, les opposants Sahbi Atig, Ahmed Mechergui et Youssef Nouri contestent les conditions de leur détention et le non-respect de leurs droits fondamentaux.
Le 29 mai, l’ambassadeur algérien en Italie a expliqué qu’Alger et Rome entendaient préserver la stabilité de la Tunisie. Une déclaration fleurant l’ingérence et qui n’est pas la première du genre. Mais à laquelle Tunis n’a guère les moyens de répondre.
Les proches d’une partie des opposants, journalistes et hommes d’affaires emprisonnés depuis février se tournent vers la juridiction continentale, estimant que les prisonniers n’ont pas les moyens de faire valoir leurs droits dans leur propre pays.