Le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, a modifié une trentaine de listes du parti pour les élections législatives du 6 octobre, afin notamment de pouvoir se présenter lui-même à Tunis. Objectif ? Insuffler une nouvelle dynamique, mais aussi, sur le plan personnel, briguer la présidence de l’Assemblée. Une stratégie loin de faire l’unanimité…
Abir Moussi est l’un des principaux empêcheurs de tourner en rond de la scène politique tunisienne. Mais cette nostalgique de Ben Ali ne veut pas se contenter d’un rôle de vigie « destourienne ». Entretien.
Attentats du 27 juin, incertitudes politiques, crise économique, élections, bilan de la révolution, Rached Ghannouchi, le patron des islamistes d’Ennahdha, livre son analyse. Et réaffirme la mutation idéologique de sa formation.
Double attentat à Tunis, santé de Béji Caïd Essebsi, futures élections, tensions politiques, bilan de la révolution… Rached Ghannouchi, le président du parti Ennahdha, s’est confié à Jeune Afrique dans une interview exclusive.
Une offensive armée contre un relais de radio-télévision à Gafsa (Sud-Ouest), deux attentats à Tunis et l’hospitalisation d’urgence du chef de l’État, Béji Caïd Essebsi, ont fait du jeudi 27 juin une journée folle en Tunisie, entre panique, émotions contradictoires et rumeurs.
Reconverti dans l’humanitaire, l’ex-patron de Nessma TV est candidat à la présidentielle de novembre et s’apprête à créer son propre parti pour participer aux législatives. Entretien avec un trublion de la classe politique qui a le vent en poupe.
Youssef Chahed, le chef du gouvernement tunisien et président du parti Tahya Tounes, s’est réuni discrètement en milieu de semaine dernière avec le leader d’Ennahdha Rached Ghannouchi, afin d’examiner les amendements au code électoral avant qu’ils ne soient discutés à l’Assemblée.
Selon un sondage du cabinet Sigma Conseil publié mercredi par le quotidien « Le Maghreb », les candidats indépendants Nabil Karoui et Kaïs Saïed arriveraient assez largement en tête du scrutin présidentiel du 10 novembre, confirmant le vent de « dégagisme » qui balaierait les formations politiques traditionnelles.
Pour se prémunir contre l’échec aux élections législatives d’octobre annoncé par les sondages, qui attribuent aux vainqueurs pas plus de 10 à 20 % des sièges de l’hémicycle, les partis se lancent dans des calculs et enclenchent la stratégie des alliances. En moins de quinze jours, trois ont vu le jour.
Depuis 2011, les études d’opinion font la pluie et le beau temps sur la scène politico-médiatique, devenant un élément clé du débat public. Mais leur fiabilité semble aujourd’hui sujette à caution.
Kamel Morjane et Abir Moussi, figures de la scène politique tunisienne de l’ère Ben Ali, ont ensuite pris des chemins diamétralement opposés. Quand le premier a adopté une stratégie de rupture, la seconde se revendique toujours du bénalisme.
La Cour des comptes a épinglé Ennahdha pour avoir bénéficié de dons suspects, qui auraient été versés par des personnes décédées, et utilisés pour financer la campagne du parti aux élections municipales de 2018. Ennahdha évoque de son côté des « erreurs » dans les noms des donateurs.
À 44 ans, le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération incarne la nouvelle génération des islamistes tunisiens. Ardent militant, il sait aussi se montrer pragmatique.
Nommé en 2016, Youssef Chahed, le chef du gouvernement tunisien, se maintient à son poste contre vents et marées. Et se prépare à briguer la magistrature suprême en novembre.
L’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a annoncé mercredi que les scrutins législatifs et présidentiel en Tunisie se tiendront respectivement les 6 octobre et 10 novembre 2019 (la date de ce dernier a depuis été décalée d’une semaine pour ne pas coïncider avec la fête du Mouled).
Sujets de société, place de la religion dans la vie politique… À 54 ans, le Tunisien Lotfi Zitoun n’hésite pas à aller à rebours de la majorité conservatrice du parti islamiste Ennahdha.
« Nous dévoilerons d’autres éléments si nécessaire », avaient prévenu les avocats du comité de défense de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, les deux leaders de la gauche tunisienne assassinés en 2013. Samedi 2 mars, ils ont mis leur menace à exécution en convoquant une conférence de presse pour de nouvelles révélations.
Face à la défiance vis-à-vis de la classe politique, les partis tunisiens sont en quête d’attention, et d’adhérents. Quoi de mieux que le web pour se refaire une image et partir à la conquête des cœurs ? Chacun sur leur position idéologique, Ennahdha et Tahya Tounes peaufinent ainsi leur stratégie numérique.
Ex-ministre de l’Emploi, membre fondateur d’Afek Tounes et aujourd’hui indépendant, Faouzi Abderrahmane s’inquiète de la situation politique dans son pays.
Entre islamistes et « modernistes », le petit jeu des alliances a repris de plus belle en Tunisie. Avec en point de mire les législatives d’octobre et la présidentielle de novembre.
Le 30 janvier, les députés tunisiens ont élu ce juriste à la tête de l’Isie, l’instance chargée d’organiser les élections. Un poste clé : une présidentielle et des législatives sont prévues cette année.
En ces temps de pénurie en Tunisie, il est un domaine qui ne connaît pas la crise : la création partisane dans la perspective des législatives et de la présidentielle de la fin d’année.
Si Ennahdha a décidé en 2016 de séparer son action politique de la prédication, les références religieuses essentielles n’ont pas changé. Minoritaire mais incontournable à l’Assemblée nationale, elle adopte un positionnement centriste et pratique le consensus.
Le Parlement débattra prochainement d’un projet de loi instaurant l’égalité entre les sexes en matière de succession. Pour les cadres dirigeantes et les élues d’Ennahdha, ce sera l’heure de vérité.
Pour le huitième anniversaire de la révolution, les islamistes d’Ennahdha et les syndicalistes de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) avaient réuni leurs partisans, au milieu de quelques centaines de Tunisiens soucieux de renforcer les acquis de la transition démocratique. Reportage.
Le régime tunisien ne favorise ni le pluralisme authentique, ni l’autorité de l’État, ni la stabilité des institutions, selon le professeur Hatem M’Rad, pour qui les majorités restent introuvables.
Plus de cinq ans après les faits, on ignore toujours qui a commandité les assassinats de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi en Tunisie. Un groupe d’avocats est décidé à faire toute la lumière sur les complicités politiques dans ces deux attentats.
Interpellé par le comité de défense Belaïd-Brahmi, Béji Caïd Essebsi a saisi le Conseil de sécurité nationale – qu’il préside. Alors qu’Ennahdha accuse le chef de l’État d’ingérence politique, ses responsables mettent en avant la « collégialité » de l’organe. Qu’en est-il ? Décryptage.
Huit ans après la « révolution du jasmin », l’ambiance en Tunisie ne cesse d’osciller entre maussaderie et catastrophisme. Mais la révolution ne déchante pas, elle décante.